Nouvelles de Flandre
Rencontre avec des francophones de New York

Lever un coin du voile de la vie en français à New York, ville fascinante et cosmopolite qui attire bon nombre d'immigrants de tous horizons, tel était le but de notre rencontre.

Deux responsables de l'Accueil New York, Mme Marie-France Valle, chargée de la communication et Mme Catherine Maes, secrétaire générale, ont accepté de répondre à nos questions pour nous faire partager leur expérience et parler de leur association.

- Pouvez-vous nous présenter l'Accueil New York ?

L'ANY appartient à la FIAFE, la Fédération Internationale des Accueils Français et Franco-phones à l'Etranger. C'est un organisme qui regroupe plus de 126 accueils dans le monde, répartis sur 67 pays. La FIAFE dépend du Ministère des Affaires étrangères français et a notamment 2 antennes en Belgique l'une à Bruxelles et l'autre à Anvers. Aux Etats-Unis, il y en a 17 dont celle de New York.

- En quoi consiste votre action ?

Tout d'abord, pour ceux qui viennent s'installer à New York, nous avons une permanence, une fois par semaine, dans les locaux du Consulat général de France. L'arrivée dans un nouveau pays est souvent une expérience difficile à cause des nombreuses démarches à remplir et la plupart du temps quand on débarque, on ignore les possibilités offertes sur place. Nos bénévoles sont donc là pour aider les nouveaux arrivants dans toutes leurs formalités administratives et les informer au mieux. On vient d'ailleurs de mettre à jour notre guide: "s'installer et vivre à New York". C'est un guide entièrement conçu par nos soins qui contient une multitude d'informations dans les domaines les plus divers. Par exemple des renseignements et des adresses concernant les formalités pour le logement, les abonnements pour le téléphone, la télévision, ou bien des informations au niveau de la santé, de l'enseignement, des loisirs ou même du shopping, enfin tout ce qu'un francophone a besoin de savoir pour que son installation et son intégration se passent au mieux ici à New York.

- Vous parlez d'intégration, votre démarche est donc plus qu'une simple aide d'ordre administratif ?

Oui, bien entendu, nous voulons aussi aider les francophones qu'ils soient français ou non, à s'intégrer en leur permettant de trouver un réseau de personnes qui partagent la même culture et la même langue. Nous avons plus de 350 membres, d'une quinzaine de nationalités différentes qui vivent ici dans la région de New York. Les gens qui adhèrent à notre association sont directement mis en contact avec ce réseau qui est là pour les accueillir et les soutenir. C'est très important, au début, principalement pour les personnes qui arrivent ici pour des raisons professionnelles et se retrouvent dans une entreprise où aucun soutien n'est prévu et où il n'y a pas d'autres francophones. C'est moins le cas pour les gens qui travaillent pour une entreprise française.

- Que proposez-vous comme type d'activités ?

Nous avons beaucoup d'activités: des spectacles, des conférences, des cafés-rencontres, des visites, … mais nos membres ont aussi la possibilité de participer à un ou plusieurs "clubs". Ce sont des groupes de personnes qui se réunissent pour partager leur passe-temps favori. Cela peut être un sport comme le tennis, la marche ou le roller mais aussi une activité artistique, manuelle ou culturelle comme l'art floral, la broderie, la lecture ou la conversation anglo-américaine, … le choix est vaste. En plus, à côté de ces clubs, nous avons aussi des groupes qu'on appelle "styles de vie" où les gens se rassemblent en fonction du genre de vie qu'ils mènent. Il y a le groupe des "jeunes mamans", des "working girls" ou de l' "âge d'or" pour les retraités. Vous voyez que pour les gens qui veulent garder un contact avec la langue et la culture françaises, les possibilités ne manquent pas.

- Sur internet, j'ai trouvé une série d'associations françaises regroupées sous l'égide du Comité des associations françaises de New York. De quoi s'agit-il ?

Ce Comité existe depuis 1924. Il regroupe une cinquantaine d'associations. C'est une sorte de porte-parole qui a pour mission d'assurer le rayonnement de la France et de la francophonie dans la région de New York. Ce Comité est particulièrement actif pour la fête nationale du 14 juillet. Il organise chaque année ce qu'on appelle ici le "Bastille Day bal": un grand bal, pour la communauté francophone de New York, à l'hôtel Pierre. Il coordonne aussi une "fête de rue". Cela se fait beaucoup ici. On bloque une rue et on y organise toutes sortes d'activités: des barbecues, des jeux pour enfants, … C'est vraiment très convivial.

- Avez-vous accès à des médias en français ?

On capte Radio France Internationale, mais la plupart des gens préfèrent regarder la télévision. On a la chaîne TV5 via le satellite ou via le câble de distribution, mais TV5 ne fait pas partie du bouquet standard. Il faut spécifier lors de l'abonnement qu'on veut avoir cette chaîne là. Pour les journaux, la plupart des francophones lisent "France-Amérique" qui paraît tous les quinze jours. C'est une édition internationale du Figaro qui est diffusée partout aux Etats-Unis. On y trouve des informations générales et culturelles et même une sélection de programmes à ne pas manquer sur TV5.

- Et au niveau de l'enseignement, comment faites-vous ?

La plupart des enfants fréquentent le Lycée français qui accueille plus de mille élèves au niveau maternel, primaire et secondaire. En ce qui concerne l'enseignement supérieur, le lycée français a signé des accords avec l'université Mac Gill de Montréal. Cela mis à part, il n'est pas possible de suivre un enseignement supérieur en français aux Etats-Unis. Nos jeunes rentrent en France ou fréquentent les universités américaines.

- En guise de conclusion, quelles sont vos impressions à propos de la langue et de la culture françaises mais aussi des francophones en général, à New York ?

Peu de gens parlent le français. Certains américains ont appris le français et le comprennent plus ou moins. On constate plutôt que les Américains reconnaissent les Français plus à leur "look", leur façon de s'habiller qui est malgré tout fort différente du style américain. Mais, il faut dire qu'à New York la situation est encore bien différente qu'ailleurs aux Etats-Unis, surtout dans les Etats du centre, où là, on ne connaît pas le français et où les gens sont beaucoup moins ouverts. Ici à New York, on parle beaucoup plus l'espagnol que le français même s'il est vrai que pour le francophone qui débarque dans la ville, les apparences sont parfois trompeuses car il y a pas mal de chauffeurs de taxis d'origine haïtienne et donc francophones. Mais en général, peu de gens connaissent notre langue. Malgré tout, on s'y sent bien car la mentalité est très ouverte et pas mal de gens choisissent de rester, de ne pas rentrer en Europe. C'est plus facile de construire sa vie ici car il y a moins de "lourdeur" qu'en Europe.

Cette rencontre était une belle opportunité pour apprendre à connaître la vie de francophones de New York. Il y aurait pas mal d'aspects à approfondir. Une prochaine fois peut-être !

 

Anne-Françoise COUNET  


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