Nouvelles de Flandre
Cinéma: Le cinéma français de France et de chez nous

On croyait le film policier moribond. Que nenni! "36, quai des Orfèvres" et le duo Auteuil - Depardieu le ranime. Derrière la caméra, un ancien flic, Olivier Marchal. Avec son vécu, il signe un film d'hommes. Daniel Auteuil et Gérard Depardieu y campent deux amis qu'une vraie guerre des polices oppose. Jeu épuré et regard glaçant pour le premier, énergie d'un vieux fauve rongé par une plaie béante pour le second. Du bon cinéma français.

Gégé, on le retrouve aussi à l'affiche du dernier Téchiné. Dans "Les temps qui changent", il est Antoine et il tente de reconquérir Cécile - Catherine Deneuve - son ancien amour d'il y a trente ans partie refaire sa vie à Tanger. Depardieu - Deneuve, un couple d'anthologie pour cette exploration des sentiments amoureux qui tourne à l'obsession. Sans tomber dans la mélancolie, André Téchiné signe un film à la Truffaut observant aussi, avec beaucoup de justesse, le destin croisé de nombreux personnages secondaires.

De son côté, notre Benoît Poelvoorde national se contente de faire du Poelvoorde à l'affiche de "Narco" de Tristan Aurouet et Gilles Lellouche, une comédie par moments franchement loufoque mettant en scène un narcoleptique qui rêve de devenir un super héros.

Bien de chez nous également, Yolande Moreau, de la troupe des Deschiens, passe à la réalisation avec "Quand la mer monte", récompensé au dernier festival du film francophone de Namur. L'espace d'une tournée dans le nord de la France, une comédienne ambulante (qu'elle incarne elle-même en clin d'œil à son propre one-woman show "Une sale affaire") vit avec un porteur de géants flamand (l'étonnant Wim Willaert) une histoire d'amour tout aussi vibrante que sombre car vouée à l'échec.

Signalons encore que "A boire" de Marion Vernoux, avec Edouard Bear et Emmanuelle Béart s'apparente à un raté complet tant on ne croit pas une seconde à cette rencontre de deux paumés de l'amour qui noient leur chagrin dans l'alcool l'espace d'un réveillon à la montagne.

Enfin, si vous aimez l'univers BD de Lucky Luke et de ses Daltons, fuyez illico "Les Daltons" de Philippe Haïm où Eric et Ramzy, les deux comiques (?) français enchaînent vannes douteuses et références honteuses au western-spaghetti tout en massacrant l'œuvre de Morris et Goscinny.

 

Pierre GERMAY


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