Nouvelles de Flandre
Cinéma: Le cinéma français souffle le chaud et le froid

Deux lauréats de Cannes sont toujours à l'affiche: "Clean" d'Olivier Assayas, dont l'ex-épouse, Maggie Cheung, a reçu le prix d'interprétation pour son rôle de chanteuse qui tente d'oublier la drogue afin de récupérer son fils. Et "Comme une image" d'Agnès Jaoui qui a valu à l'actrice - réalisatrice et son compagnon, Jean-Pierre Bacri, le prix du scénario pour cette observation clinique des rapports de domination et de soumission entre les êtres.

Malgré l'aide de Bertrand Blier, Gabriel Aghion fait honte au cinéma français en accumulant clichés et facilités sur les homosexuels dans "Pédale dure", suite nullissime de "Pédale douce" où Dutronc vient juste cachetonner.

Avec "L'enquête corse" d'Alain Berbérian, Christian Clavier et Jean Reno prêtent leur aura de stars à une BD corrosive d'un journaliste du Canard Enchaîné. Un détective est envoyé sur l'île de beauté pour retrouver l'héritier d'une grosse succession, un indépendantiste activement recherché.

Mais là aussi, que de clichés: les nationalistes corses n'ont d'autre choix que d'être mafieux ou benêts, Clavier ne cesse de courir derrière De Funès et Reno joue encore les faux durs au cœur tendre.

La littérature inspire souvent les cinéastes. C'est le cas de "Vipère au poing", le célèbre roman d'Hervé Bazin que Philippe De Broca adapte toutefois sans conviction, Catherine Frot faisant une bien pâle Folcoche à cent lieues de la violence du personnage immonde du roman.

Et c'est aussi le cas de "La femme de Gilles" de Madeleine Bourdouxhe que Frédéric Fonteyne ("Une liaison pornographique") porte à l'écran.

Sa mise en scène bâtie avec maîtrise sur les silences et l'interprétation parfaite d'Emmanuelle Devos captivent le spectateur et soutiennent le récit noir de la vie de cette femme qui choisit de se murer dans le silence par amour pour un mari volage.

Enfin, avec "Un long dimanche de fiançailles" adapté du roman de Sébastien Japrisot, le couple Jeunet-Tautou du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain" nous revient. En 1920, Mathilde refuse toujours de croire que son fiancé est mort au front. Entre film de guerre et film romanesque, Jean-Pierre Jeunet mélange les genres avec bonheur, parfois au détriment de l'émotion pure mais avec l'aide de sa muse, la magnifique Audrey Tautou.

 

Pierre GERMAY


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