Nouvelles de Flandre
Du "frigo" au "forum" du "forum" à la paix?

Les négociations qui ont précédé la constitution du nouveau gouvernement ont été ardues. La confrontation des thèses traditionnelles des libéraux et des socialistes en matière économique et sociale a donné lieu à quelques éclats de voix. Comme toujours, il a bien fallu "lâcher du lest" de chaque côté pour arriver à un compromis satisfaisant pour les deux parties. Ajouter à cela l'un ou l'autre point "communautaire", comme le souhaitaient d'aucuns du côté flamand, aurait fait exploser la marmite.

Karel De Gucht, président des libéraux flamands, a toujours souhaité qu'il n'y ait pas de négociations communautaires avant les élections régionales de 2004. Il a obtenu gain de cause et l'on a convenu de mettre les questions communautaires au frigo pour un temps.

Mais, après les élections de 2004, les Flamands auront hâte de retirer du frigo leur paquet de revendications. Pour assurer une large confrontation des points de vue en un lieu adéquat, il a été décidé de constituer un "forum" dont la composition n'est pas définitivement fixée, mais qui pourrait réunir et des parlementaires et des ministres et associer les Communautés et les Régions.

Le paquet flamand qui sera ouvert à ce "forum" n'est pas rien: révision de la Constitution, système bicaméral, scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, régionalisation de la SNCB et de l'aéroport de Bruxelles, régionalisation d'une partie des soins de santé, des allocations familiales, des conventions collectives de travail et de la politique des salaires. Toutes questions pour lesquelles les Francophones ne sont pas demandeurs. Dès lors, quand, à la table des négociations elles ont été évoquées, Elio di Rupo et Louis Michel se sont retirés en toute hâte pour rédiger ce qui a été qualifié de "liste des horreurs" et qui contient une dizaines de points dont les Francophones souhaiteraient que l'on parle.

Parmi ces points: l'adoption de la convention-cadre sur la protection des minorités, le retrait de la "circulaire Peeters" sur les facilités et la reconnaissance de la compétence exclusive fédérale dans ce domaine, signature d'un accord de coopération culturelle mettant fin au principe de territorialité et permettant ainsi à la Communauté française de subventionner les associations francophones déployant leur activité en Flandre.

Les négociateurs francophones ont ainsi pris en considération la principale revendication avancée par notre association. L'APFF s'en réjouit et sera attentive à ce que l'on n'oublie pas ce point dans le fond du frigo.

Il paraît évident que la discussion de l'ensemble de ces questions prendra des mois sinon le temps de la législature. On souhaite en tout cas que le "forum" permette d'aboutir à une "paix communautaire" qui marquerait le triomphe de l'intelligence et de la bonne volonté sur la passion et l'agressivité.

 

Marcel BAUWENS


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