Nouvelles de Flandre
Soutien international à l'APFF et aux Francophones de
Flandre
De Haan, le 17 juin 2003
A l'attention des Parlementaires belges
Madame, Monsieur,
Suite à la communication de M. Edgar Fonck,
directeur de l'Association pour la promotion de la
francophonie en Flandre, au Colloque organisé par
L'Année francophone internationale, à
Québec, nous avons appris la situation dans laquelle
se trouvent les 300.000 Francophones qui vivent en
Flandre.
Nous avons pris connaissance de la longue lutte
menée par le peuple flamand pour voir
reconnaître sa langue et sa culture. Mais aujourd'hui,
tous les objectifs que s'était assignés le
mouvement flamand ont été atteints et
même, à certains égards,
dépassés. Le néerlandais est la langue
officielle de la Flandre. Dans l'Etat fédéral
qu'est devenue la Belgique, la Flandre est majoritaire.
Dans ces conditions, nous trouvons absolument
inacceptable l'état d'esprit qui règne en
Flandre à l'endroit des Francophones. Ils n'entendent
absolument pas remettre en cause le statut linguistique de
la Flandre. Les Flamands n'ont aucune raison de craindre une
"refrancisation" qui serait d'ailleurs impossible dans le
contexte légal qui a été
fixé.
Les Francophones demandent seulement le respect de
certains droits normaux tel que celui de développer
des activités culturelles dans leur langue.
Pour exercer des activités culturelles, il faut,
bien entendu, des moyens financiers. Or, les
autorités flamandes ont obtenu qu'il soit interdit
à la Communauté française de Belgique,
de continuer à subventionner les associations
culturelles francophones actives en Flandre. Alors que,
d'autre part, les mêmes autorités flamandes ont
fait savoir clairement qu'elles n'apporteraient aucune aide
à ces associations. C'est ce qui s'appelle un
étranglement entre deux portes et c'est, à
terme, la disparition de la culture française en
Flandre qui est en jeu.
Devant cet état de fait, les Francophones vivant
en Flandre sont bien obligés de revendiquer un statut
de minorité qui, seul apparemment, peut leur valoir
le respect de leurs droits .
Mme Lili Nabholz, qui a établi un rapport pour le
Conseil de l'Europe, reconnaît qu'il y a,
effectivement, une minorité francophone en Flandre.
Le contenu de son rapport a été
approuvé par l'assemblée européenne le
26 septembre 2002.
A l'occasion de la constitution d'un nouveau gouvernement
en Belgique, nous en appelons à toutes les
autorités belges pour qu'elles pressent les hommes
politiques flamands à accepter de ratifier la
Convention-cadre sur la protection des minorités,
d'ailleurs déjà signée.
Les représentants des Francophones de Flandre nous
apparaissent comme étant des hommes de bonne
volonté, ouverts à un dialogue raisonnable et
respectueux, pour leur part, de la culture flamande.
Voudrait-on bien les entendre sans
préjugés?
Veuillez croire, Madame, Monsieur, à ma haute
considération.
|
Lettre signée par plus de cent
intellectuels de vingt pays différents
Le temps serait-il enfin venu de mettre un terme à nos
sempiternelles et irritantes querelles linguistiques? Le "forum" que
le gouvernement annonce pour 2004 serait-il l'occasion de remettre
sur la table TOUT le contentieux communautaire? Et de
réexaminer ce dernier, point par point, dans un état
d'esprit digne du nouveau millénaire, avec une bonne
volonté mutuelle? Il reste quelques mois pour créer un
climat nouveau, nécessaire et souhaitable.
En attendant, les problèmes sont mis au frigo. En attendant
aussi, dans le monde entier, on prend conscience du caractère
absurde et obsessionnel de l'attitude de la Flandre vis-à-vis
des Francophones vivant sur son territoire.
Déjà au niveau de l'Europe, le Parlement
européen a approuvé, en septembre 2002, le contenu du
rapport de la commissaire Mme Lili Nabholz reconnaissant qu'il y a
effectivement une mino-rité francophone en Flandre et que
celle-ci a droit à une protection légale.
Mais, plus récemment, les parlementaires belges ont
reçu une lettre signée par plus d'une centaine
d'intellectuels de vingt pays différents (Allemagne,
Brésil, Bulgarie, Cameroun, Canada, Chili, Egypte, Espagne,
Etats-Unis, France, Inde, Italie, Japon, Maroc, Moldavie, Pologne,
République démocratique du Congo, Roumanie, Suisse et
Tchad). Les signataires attirent l'attention sur le caractère
raisonnable et justifié des revendications des Francophones
vivant en Flandre qui demandent simplement que leur soient
assurés les moyens de poursuivre leur vie culturelle
propre.
Cette lettre fait suite à la communication faite par Edgar
Fonck, directeur de l'Association pour la promotion de la
francophonie en Flandre, au Colloque organisé par
l'Année francophone internationale à Québec en
mai dernier. L'objet de cette communication était de comparer
les moyens mis en uvre au Canada et en Belgique pour permettre
à la langue et à la culture françaises de
s'exprimer librement et aux minorités de trouver leur
épanouissement.
Face à la protection des minorités francophones, des
voies radicalement différentes ont été choisies
des deux côtés de l'Atlantique.
Edgar Fonck a rappelé, dans son intervention que "la
mise en place en 1963 de la Commission royale d'enquête sur le
bilinguisme et le biculturalisme a marqué le début
d'une ère nouvelle en ce qui concerne l'emploi des langues
officielles au Canada. Les principes fondamentaux sont
énoncés dans la Charte canadienne des droits et
libertés de 1982 et dans la nouvelle Loi sur les langues
officielles de 1988.
Dans les domaines de compétence
fédérale:
- Le français et l'anglais ont un statut et des droits
égaux quant à leur usage dans les institutions
fédérales;
- Chacun a le droit d'utiliser le français ou
l'anglais au Parlement du Canada;
- Les lois adoptées par le Parlement
fédéral doivent l'être dans l'une et l'autre
langue;
- Chacun a le droit d'employer le français ou
l'anglais devant un tribunal fédéral;
- Le public a droit à des services dans la langue
officielle de son choix lorsqu'il traite avec les
ministères et organismes fédéraux.
Certains droits sont également accordés au niveau
des provinces, notamment en ce qui concerne l'enseignement. Les
parents canadiens appartenant soit à la minorité
francophone soit à la minorité anglophone ont le droit
de faire suivre à leurs enfants un enseignement dans leur
langue aux niveaux primaire et secondaire.
En 1994, le gouvernement du Canada s'est engagé à
promouvoir la pleine reconnaissance et l'usage du français et
de l'anglais dans la société canadienne, ainsi
qu'à favoriser l'épanouissement des minorités
francophones et anglophones dans tout le pays. (...)
Le Canada, comme les autorités européennes, a
choisi de créer un climat de tolérance et de dialogue
afin de permettre à la diversité culturelle
d'être une source, ainsi qu'un facteur non de division, mais
d'enrichissement pour chaque communauté.
La Belgique, et plus particulièrement la Flandre a
choisi le repli sur soi. Cette dernière se rend-elle compte
que, si elle persiste dans cette voie, elle risque de se trouver un
jour au ban de l'Europe?"
Des hommes de bonne volonté
Les personnalités internationales qui ont signé la
lettre adressée aux parlementaires belges déclarent
notamment: "Les représentants des Francophones de Flandre
nous apparaissent comme étant des hommes de bonne
volonté, ouverts à un dialogue raisonnable et
respectu-eux, pour leur part, de la culture flamande. Voudrait-on
bien les entendre sans préjugés?"
Sans préjugés! Notamment celui d'une
prétendue "franse arrogantie" (arrogance francophone). Cette
accusation tient du procès d'intention et ne correspond pas
à la réalité.
Le seul problème réel est la dispersion
géographique peu étendue du néerlandais qui
n'incite pas à son apprentissage. Cela n'a strictement rien
à voir avec un dédain culturel. Le succès des
auteurs de langue néerlandaise, traduits en français,
en est une preuve évidente.
Or, c'est à cause de ce préjugé
néfaste que les Flamands développent une
hostilité vis-à-vis du français. S'ils
parviennent à renoncer à ce préjugé, ils
pourront aussi renoncer à rendre la vie difficile aux
associations francophones qui exercent des activités
culturelles en français en Flandre. C'est ce que demandent les
Francophones du nord du pays! Est-ce trop demander?
Marcel BAUWENS
Liste des signataires
- M. Pierre Alexandre, Membre du Conseil d'administration,
Association francophone d'éducation comparée,
France
- Mme Joane D. Beaudin, Secrétaire de direction,
Université du Québec à Trois-Rivières,
(Québec), Canada
- M. Michel Beaudin, Gouverneur région Mauricie, Club
Richelieu, (Québec), Canada
- Mme Raimunda Bedasse, Présidente, Association des
Professeurs de Français de l'Etat de Bahia,
Brésil
- Mme Thérèse Bernard, Université Laval,
Québec, Canada
- Mme Sophie Bernier, Analyste politique, Patrimoine canadien,
Hull, (Québec), Canada
- Mme Mélanie Bérubé, Chargée de
projets, L'Année francophone internationale, Québec,
Canada
- Mme Carole Bessette, Ecrivain, Professeur de
Littérature, Cap-Rouge, (Québec), Canada
- M. Raymond Besson, Président, Cercle littéraire
des écrivains cheminots, Paris, France
- M. Michel Bideaux, Professeur émérite,
Université Paul-Valéry, Montpellier, France
- Mme Anik Blais, Conseillère en politique, Hull,
(Québec), Canada
- M. Romey Borges, Professeur en retraite, Jawaharlal Nehru
University, New Delhi, Inde
- M. Roger Brisson, Administrateur du district Fleuve
Saint-Laurent, Club Richelieu, (Québec), Canada
- M. Olivier Camandone, Journaliste, France
- M. Jean Claude Castelain, Canada
- Mme Tamara Ceban, Chargé de cours, Université
Pédagogique "Ion Creanga", Moldavie
- Mme Johanne Charset, L'Année francophone
internationale, Québec, Canada
- M. David Cheramie, Directeur exécutif, Conseil pour le
développement du français en Louisiane,
Etats-Unis
- Mme Louise Choquette, Traductrice, Radio-Canada, Canada
- M. Jean-Paul Clément, Directeur, Maison de
Chateaubriand, Châtenay-Malabry, France
- Mme Ruxandra Constantinescu-Stefanel, Maître de
conférences, Académie d'études
économiques de Bucarest, Roumanie
- M. Mathieu d'Avignon, Historien, Université Laval,
Québec, Canada
- M. Raoul-Philippe Danaho, Membre titulaire, Académie
des Sciences d'Outre-Mer, Paris, France
- Mme Sylvie de la Sablonnière, Club Richelieu,
(Québec), Canada
- Mme Barbara de Vlieger, Professeur, Campion College,
Université de Régina, (Saskatchewan), Canada
- M. Marceau Déchamps, Vice-Président,
Défense de la langue française, Paris, France
- M. Papa Diop, Professeur, Université de Paris XII,
France
- M. Rodrigue Dubé, Club Richelieu Ste-Foy,
Québec, Canada
- M. Jean Dutourd, de l'Académie française, Paris,
France
- M. Antoine Edjenguele, Président, Mission pour la
culture et l'éducation, Douala, Cameroun
- M. Bernard Emont, Ecrivain, Secrétaire
général, Prix France-Acadie, Paris, France
- Mme Chantal Fortier, Directrice adjointe, L'Année
francophone internationale, Québec, Canada
- M. Yves Frenette, Directeur de département,
Collège universitaire Glendon, Toronto, (Ontario),
Canada
- Mme Agathe Gagné-Collard, Club Richelieu Ste-Foy,
Québec, Canada
- Mme Odile Gannier, Maître de conférences,
Université de Nice, France
- M. Paul-Emile Gareau, Club Richelieu Ste-Foy, Québec,
Canada
- Mme Marie Ange Garrandeau, Réalisatrice, Radio France,
France
- M. Jean-Marie Gautherot, Association des Directeurs de Centres
universitaires d'études françaises pour
étrangers, Strasbourg, France
- M. Selom Gbanou, Professeur, Université de Bayreuth,
Allemagne
- M. Ogée Gildas, Secrétaire
général, Biennale de la langue française,
Villennes-sur-Seine, France
- Mme Frédérique Elise Hanet, Université de
Montréal, (Québec), Canada
- M. Fernand Harvey, Professeur, Institut national de la
recherche scientifique, Québec, Canada
- M. Loïc Hervouet, Directeur général, Ecole
supérieure de journalisme de Lille, France
- Mme Rolande Honorien-Rostal, Enseignante, Clamart, France
- Mme Christine Iskandar, Université du Caire,
Egypte
- M. Ahmed Ismaïli, Professeur, Faculté des lettres
et sciences humaines, Meknes, Maroc
- Mme Ogée Jeanne, Vice-Présidente, Biennale de la
langue française, Villennes-sur-Seine, France
- M. Christian Jost, Maître de conférences,
Université de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa,
France
- Mme Dominique Jouve, Professeur, Université de la
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, France
- M. Charles Kapanga Kapelle, Professeur agrégé,
Université Laurentienne, Canada
- M. Peter Klaus, Professeur, Freie Universität Berlin,
Allemagne
- M. Jozef Kwaterko, Professeur, Universite de Varsovie,
Pologne
- Mme Dany Labelle, Boisbriand (Québec), Canada
- M. Yves Laberge, Professeur associé, Université
Laval, Québec, Canada
- M. Gérard Lafleur, Historien, Education nationale,
(Guadeloupe), France
- M. Fernando Lambert, Professeur émérite,
Université Laval, Québec, Canada
- Mme Armelle Le Bras-Chopard, Professeur, Université
Versailles-St-Quentin, France
- M. Jean-Paul Létourneau, Président, Association
québécoise des échanges internationaux,
Québec, Canada
- M. Pierre Lexert, Ecrivain, Directeur, Institut
valdôtain de la Culture, Val d'Aoste, Italie
- Mme Eileen Lohka, Université de Calgary, (Alberta),
Canada
- M. Philippe Loubière, Rédacteur en chef, Revue
Lettre(s), Paris, France
- M. Dean Louder, Professeur, Université Laval,
Québec, Canada
- Mme Antonine Maillet, Ecrivain, Prix Goncourt 1979, Acadie,
Canada
- Mme Lydia Martel, Université Laval, Québec,
Canada
- Mme Carmen Mata Barreiro, Professeur titulaire, Universidad
autonoma de Madrid, Espagne
- M. Gabriel Mbikayi Musungu, Secrétaire
général, Solidarité jeunesse francophone,
Kinshasa-Gombe, Congo (RDC)
- M. Clément Mbom, Président,
Société des Professeurs de français et
francophones d'Amérique, New York, Etats-Unis
- Mme Paré Michèle, Analyste, Patrimoine canadien,
Hull, (Québec), Canada
- M. Medard Mini-Mini, Directeur de la rédaction, Rafigui
presse jeunes, N'Djamena, Tchad
- M. Daniel Miroux, Président, Alliance Champlain,
Nouméa, (Nouvelle-Calédonie), France
- M. Nobutaka Miura, Professeur, Université
Chûô, Tokyo, Japon
- Mme Guillemette Mouren-Verret, Secrétaire
générale, Défense de la langue
française, Paris, France
- M. Michel Noël, Ecrivain, Canada
- M. Marc Ouellet, Boisbriand (Québec), Canada
- M. Robert A. Papen, Professeur titulaire, Université du
Québec à Montréal, (Québec),
Canada
- Mme Lucie Parent, Vice-Présidente, Maison de la
francophonie, Québec, Canada
- Mme Loriane Pedurant, Université de La Réunion,
France
- M. Wilhem B. Pellemans, Président, Association des
médecins de langue française du Canada,
Montréal (Québec), Canada
- Mme Mariana Perisanu, Maître de conférences,
Académie d'études économiques de Bucarest,
Roumanie
- Mme Christiane Piché, Vice-Rectrice aux études,
Université Laval, Québec, Canada
- M. Jean-Charles Pietacho, Chef, Conseil des Innus de
Ekuantshit, Canada
- Mme Caroline Plançon, Doctorante, Paris, France
- M. Pablo Poblete, Représentant de la Francophonie de
l'Amérique du Sud (Argentine, Uruguay, Chili), Chili
- M. Georges Poirier, Journaliste, France-Québec
magazine, Rennes, France
- Mme Catherine Pont-Humbert, Productrice, France Culture,
Paris, France
- M. Nicola Potvin, Agent de développement,
L'Année francophone internationale, Québec,
Canada
- M. Daniel Jonas Rano, Université de Metz, France
- M. Giles Revaz, Professeur, Université de Lausanne,
Suisse
- M. René-Michel Roberge, Adjoint au Vice-Recteur,
Université de Laval, Québec, Canada
- M. Mourad Sellami, Président, Club Rotaract de
Québec, (Québec), Canada
- Mme Samia Spencer, Professeur, Auburn University, Alabama,
Etats-Unis
- M. Atanassov Stoyan, Professeur, Université de Sofia,
Bulgarie
- Mme Stéphanie Tésio, (Québec),
Canada
- M. Michel Tétu, Directeur, L'Année francophone
internationale, Québec, Canada
- Mme Françoise Tétu de Labsade, Professeur
titulaire, Université Laval, Québec, Canada
- Mme Laura Anne Thompson, Enseignante, Conseil scolaire
Centre-Nord, Canada
- M. François Thouvenin, Traducteur-réviseur,
Conseil de l'Europe, Strasbourg, France
- Mme Lucia Tinline, Université de Calgary, (Alberta),
Canada
- M. Francis Tremblay, Chargé de cours, Université
du Québec à Montréal, (Québec),
Canada
- M. Jacques Tremblay, Président, Maison de la
francophonie, Québec, Canada
- M. Robert Tremblay, Club Richelieu Ste-Foy, Québec,
Canada
- M. Jean-Michel Verret, Neurologue, Le Mans, France
- Mme Sylvie Vincent, Anthropologue, Canada
- M. Alain Vuillemin, Professeur, Université d'Artois,
Vincennes, France
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