Nouvelles de Flandre
Expéditions d'Égypte, genèse de l'égyptologie belge

La vallée du Nil et la fascinante terre des pharaons! Encore! Après nous être approchés, en 2022, de Champollion et des hiéroglyphes, suivons, en 2023, les traces de l'égyptologue belge Jean Capart dans l'exposition "Expéditions d'Égypte" au Musée Art & Histoire, au Cinquantenaire, à Bruxelles, jusqu'au 1er octobre 2023

Sept sections, aux murs illustrés de grandes photos d'archives, couvrent de façon chronologique les expéditions des XIXe et XXe siècles au Pays des pharaons. La plupart des deux cents objets exposés, petits et colossaux, sont montrés au public pour la première fois. Ces trésors, objets de recher-ches multidisciplinaires, appartiennent à la prestigieuse collection égyptienne du Musée Art & Histoire. Ils émerveillent, intriguent et contribuent à l'insatiable désir d'Égypte.

Naissance de la collection égyptienne

Au début de l'exposition, des cadeaux diplomatiques et des dons privés témoignent de l'intérêt croissant des diplomates et des industriels belges du XIXe siècle pour l'Égypte, qui occupe alors une place centrale dans la politique internationale et l'expansion économique. Puis, parmi les objets amenés d'Égypte par Léopold, duc de Brabant, futur Léopold II, impressionne la belle statue monumentale de la déesse Sekhmet, transférée du Palais royal au Musée Art & Histoire pour cette exposition. Dans la statuette de Khây, Jean Capart découvre un document exceptionnel, qui rapporte les dépositions de voleurs impliqués dans le pillage des tombes royales thébaines, sous le règne de Ramsès IX (vers 1125 av. J.-C.). Des stèles funéraires, des vases canopes (contenant les viscères des défunts), des figurines ouchebti (accompagnant les morts dans l'au-delà) initient les visiteurs à la vie éternelle des dieux.

Au début du XXe siècle, le Service des Antiquités de l'Égypte permettait aux missions archéologiques d'emporter une part des objets recueillis au cours de leurs fouilles. Ils étaient ensuite répartis entre les institutions et musées qui avaient contribué au financement de la campagne, en proportion de leur investissement. Jusqu'à la fin des années 1930, Jean Capart acquit ainsi, pour la collection égyptienne, des lots importants d'objets provenant de tous les sites archéologiques prestigieux, comme Abydos, Memphis, Deir el-Bahari ou Amarna, et des sites de Nubie.

Jean Capart (1877-1947), fondateur

Jean Capart déploie des trésors d'imagination pour que l'association qu'il dirige dispose de ressources financières qui permettent de promouvoir l'égyptologie en Belgique. En un demi-siècle, il arrive, grâce à son dynamisme, son obstination, son entregent et sa persuasion, à donner son essor à la collection égyptienne. Après avoir visité le tombeau inviolé de Toutânkhamon, en compagnie de la reine Élisabeth, il crée en 1923 la Fondation égyptologique Reine Élisabeth, un insti-tut scientifique de renommée internationale, qui fête son centième anniversaire. Jean Capart, qui s'est toujours refusé à collectionner des antiquités égyptiennes à titre personnel, fait de Bruxelles une capitale mondiale de l'égyptologie.

Cercueils des prêtres d'Amon

Après neuf années de restauration italo-belge, dix cercueils et planches de momies de la XXIe dynastie, débarrassés d'épaisses couches d'enduit et de peinture, retrouvent leur éclat d'origine. Cet ensemble exceptionnel de cercueils richement décorés de scarabées, d'ailes de vautours et d'hiéroglyphes provient de la Deuxième Cachette des prêtres de Deir el-Bahari. La présentation en cercle, avec miroir, met en évidence l'énorme travail de restauration. De même, le monumental Dieu-faucon Khonsou, le Livre des Morts, papyrus magnifiquement illustré, et la statue de la "Dame de Bruxelles" capturent le regard des visiteurs.

Nouveaux enjeux

Au XXIe siècle, les conservateurs de la section égyptienne ne cherchent plus à accroître la collection qui compte plus de douze mille objets ou groupes d'objets, qui illustrent tous les aspects de la civilisation du pays. L'étude, la restauration, la préservation et la mise en valeur des pièces se font dans le cadre de partenariats internationaux de recherche, notamment en vue de trouver les sites archéologiques d'où elles proviennent. Et les techniques les plus modernes leur rendent vie.


Michèle LENOBLE

Informations: https://www.artandhistory.museum


Copyright © 1998-2023 A.P.F.F.-V.B.F.V. asbl
Secrétariat: Spreeuwenlaan 12, B-8420 De Haan, Belgique
Téléphone: +32 (0)59/23.77.01, Télécopieur: +32 (0)59/23.77.02
Banque: BE89 2100 4334 2985, Courriel: apff@francophonie.be
Site: http://www.francophonie.be/ndf