Après Paris, au musée d'Orsay, et Zurich, au Kunsthaus, l'exposition consacrée à Aristide Maillol est présentée à la Piscine à Roubaix, jusqu'au 28 mai. Un prestigieux écho à la collection permanente du musée.

Une vision plurielle de l'artiste

Cette rétrospective met en avant la période "féconde et méconnue" pour l'artiste et souligne ainsi le rôle joué par Maillol dans le panorama de la sculpture de la première moitié du XXe siècle. Face à l'expressionnisme de Rodin, Maillol incarne les valeurs de clarté et d'équilibre des formes qui font de lui l'aboutissement de la grande tradition classique.

L'exposition propose une lecture renouvelée du sculpteur et dévoile son processus créateur, parfois interprété à tort comme la répétition continuelle d'un même idéal féminin. Maillol est présenté comme travailleur et rigoureux, qui fait, défait, refait et bâtit un grand œuvre à partir d'un corpus réduit de formes. Il dégage des masses et construit ses compositions, guidé par les possibilités infinies de la nature, avec un sens aigu de la synthèse et de l'environnement. Il délaisse le sujet, l'accident, au profit de l'essence.

Un parcours varié

Grâce à des prêts exceptionnels, le travail de Maillol est présenté dans toute sa variété_: principalement sculptures, mais aussi peintures, céramiques, broderies et objets d'art décoratif, ainsi que dessins et gravures. Si l'exposition déroule l'ensemble de sa carrière, elle développe en particulier la riche période précédant la première guerre mondiale, au cours de laquelle Maillol découvre sa véritable vocation et s'affirme comme sculpteur.

Son itinéraire artistique est, en effet, loin d'être linéaire. Il commence en tant que peintre au Salon de 1890. Comme beaucoup de ses contemporains, Maillol s'intéresse à la matière. Il s'empare de ce qui l'entoure que ce soit textile, terre ou bois, libérant son désir d'explorer, jusqu'à ce que le goût de la sculpture finisse par l'emporter.

Comme sculpteur, il instaure un nouveau classicisme en inscrivant des corps presque exclusivement féminins, à l'anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples. Dans l'entre-deux-guerres, il commence à travailler à grande échelle, envisageant la sculpture comme un art décoratif.

Expositions parallèles

Le musée propose, en parallèle, cinq autres expositions qui complètent agréablement la visite: - Odette Lepeltier, Formes et Couleurs, dessins et céramiques; - Marc Alberghina, Chronos, céramiques; - Robert Droulers, L'échappée Belle, dessins, collages, peintures et œuvres en volume; - Vincent Tavernier, Figures Libres, peintures et estampes; - Complètement marteau?, collection de marteaux de porte d'exception.

Anne-Françoise COUNET

Informations: https://www.roubaix-lapiscine.com