Nouvelles de Flandre
Une journée à Orolaunum

Qui connait Orolaunum? Avec Tournai et Tongres que l'on cite toujours, c'est l'une des trois plus anciennes villes de Belgique et même la plus favorisée en témoignages de l'Antiquité gallo-romaine, comme des thermes. Il s'agit d'Arlon.

La ville compte aussi d'autres belles curiosités, notamment le belvédère de l'église Saint-Donat, au sommet du Knipchen, à condition d'accepter une grimpette de 144 marches. Ou le Musée Gaspar, installé dans une luxueuse maison bourgeoise du 19e siècle qui entretient le souvenir de deux frères artistes, l'un, Jean, sculpteur, élève de Jef Lambeaux, l'autre, Charles, photographe, sans parler de ce qui est le vrai chef-d'œuvre des lieux: un superbe retable, dit "de Fisenne", datant du 16e siècle.

Les Gallo-Romains du Luxembourg

Ceci dit, le premier objectif à Arlon, celui qui est incontournable, c'est son Musée archéologique: il recèle une des plus riches collections lapidaires d'Europe, des stèles funéraires, des bas-reliefs, comme les célèbres "Voyageurs" (choisi comme le logo du musée) ou la fameuse "moissonneuse des Trévires", mais aussi des céramiques, des bijoux, de la verrerie, des armes et maints éléments de la vie quotidienne en Gaume pendant la "pax romana", un ensemble qui plonge le visiteur dans le passé le plus ancien de la région. Le tout est issu de fouilles exécutées à Arlon même et sur le site de la Villa Mageroy, une grande exploitation agricole des premiers siècles après J-C, près d'Habay-la-Vieille. La collection permanente gallo-romaine constitue le "trésor" du musée, exposé dans une salle de 600 m2.

Un vicus à la croisée des chemins

Sa position géographique explique la prospérité d'Orolaunum, au croisement de deux voies romaines de première importance: la chaussée allant de Metz à Tongres et celle qui reliait Reims à Trèves. Arlon n'est jamais devenue une véritable ville, c'était un "vicus", un bourg, qui dépendait d'Augusta Treverorum, la cité des Trévires, aujourd'hui Trèves. Le vicus d'Orolaunum fut fondé au premier siècle et s'est développé jusqu'au troisième. Après quoi, sous le coup des incursions venues de Germanie, la bourgade a périclité et s'est reconvertie en place forte.

Une étymologie discutée

Le nom Orolaunum, ou sa variante Arelanum, n'est attesté que très peu de fois, notamment sur une pierre du musée archéologique. L'origine en est celtique, mais l'étymologie est controversée: soit "l'oppidum près de la rivière" (la Semois), soit "lieu situé devant une source sacrée. Le préfixe gaulois "are" signifie "en face de, près de", on le retrouve dans d'autres toponymes: l'Armorique - la Bretagne - où "armor" veut dire "pays devant la mer", ou encore Arles, issu du gaulois "arelate": à proximité des marais.

Une journée à Arlon, ce n'est certes pas du temps perdu, c'est le temps retrouvé!


Robert MASSART

Informations: www.ial.be - www.museearcheoarlon.be - www.museegaspar.be


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