Bayard d'or du dernier Festival de Namur, "Sous les figues" de Erige Sehiri nous plonge au milieu des figuiers, pendant la récolte estivale, en Tunisie, quand de jeunes gens nourrissent de nouvelles envies dix ans après le printemps arabe.

La cinéaste franco-tunisienne montre combien la société rurale tunisienne encore très patriarcale affecte la vie de femmes avides d'autre chose.

D'un festival à l'autre, "Saint-Omer" de Alice Diop, est le Lion d'argent de La Mostra de Venise. Le film, inspiré d'un fait divers tragique - l'infanticide d'une maman, immigrée sénégalaise, qui a abandonné son bébé sur une plage de Berck, en 2013 - nous ouvre la cour d'assises de Saint-Omer.

À coups de plans fixes sur les différents protagonistes, Alice Diop explore les abîmes de cet infanticide, l'aspect monstrueux de cette femme et de son acte incompréhensible. Et nous invite aussi à une réflexion sur la maternité.

C'est à Un Certain Regard, à Cannes, que "Les Pires" de Lisa Akola et Romane Guéret a été récompensé. Quatre adolescents de la cité Picasso à Boulogne-Sur-Mer, après un casting sauvage, y débutent le tournage d'un film, confrontant ainsi deux mondes que tout oppose: celui du cinéma et celui de l'enfance accidentée dans le Nord de la France.

C'est aussi à Cannes que "Les huit montagnes" de Charline Vandermeersch et Félix Van Groeningen, a reçu le prix du jury. Adapté du best-seller de l'Italien Paolo Cognetti, le film relate la belle histoire d'amitié entre un garçon de la montagne et un garçon de la ville que tout oppose, depuis leur préadolescence jusqu'à l'âge adulte. On regrettera que les magnifiques paysages des Dolomites soient enfermés dans une petite image aux allures désuètes.

Adapté de la série de livres pour enfants de l'auteure et illustratrice belge Gabrielle Vincent, "Ernest et Célestine, le voyage en Charabie" nous conte les secondes aventures cinéma de l'ours Ernest et de la souris Célestine, qui tentent de réintroduire la musique interdite par une loi absurde au pays d'Ernest, la Charabie: pour petits et grands!

Enfin, "Reste un peu" de et avec Gad Elmaleh, qui signe un film autobiographique, entouré de ses parents, qui jouent tous leur propre rôle. Et Gad joue... Gad de retour des USA dans un but que ce fils d'une famille juive séfarade très pratiquante n'ose pas trop avouer: se convertir au catholicisme! Le tout sur le ton de l'autodérision.

Pierre GERMAY