Nouvelles de Flandre
Cinéma: L'amour dans tous ses états… et sans masque!

Il n'y a pas d'âge pour tomber amoureux. La preuve avec "Les jeunes amants", de Carine Tardieu: une femme de 70 ans, libre et indépendante (Fanny Ardant, la voix toujours sensuelle et le sourire dévastateur) retrouve l'amour avec Pierre, un homme de 45 ans (Melvil Poupaud) qu'elle avait juste croisé quelques années plus tôt et qui s'éprend de cette femme pourtant de 25 ans son aînée.

À vous d'y voir un film bourré de tendresse ou d'en conclure que l'amour rend con à tout âge...

Avec "Nobody has to know" (titre français "L'ombre d'un mensonge"), Bouli Lanners nous parle aussi d'amour. Tourné en anglais et en Écosse, au large de l'île de Lewis, dans des paysages majestueux, le film retrace l'histoire d'un homme (Bouli Lanners lui-même) exilé là-bas et qui, victime d'une attaque cérébrale, perd la mémoire. Mémoire qu'une femme de la communauté locale (Michelle Fairley) veut lui rendre, notamment en affirmant que jadis, ils s'aimaient secrètement.

Loin de ses terres wallonnes, Bouli Lanners surprend avec ce film d'amour plein de pudeur et de lyrisme. Par petites touches de scènes du quotidien en apparence anodines, il révèle les choses cachées de ses personnages. Bravo l'artiste!

Après "En guerre" puis "La loi du marché", Stéphane Brizé referme son triptyque sur le monde du travail. "Un autre monde" est le portrait très réaliste d'un cadre d'entreprise confronté à la reprise de celle-ci par des Américains sans scrupules. Vincent Lindon très investi, campe ce patron accroché à ses principes même si c'est au détriment de sa carrière et de son couple (avec Sandrine Kiberlain). Et avec la journaliste Marie Drucker dans un rôle très ambigu de négociatrice.

Trente-trois ans après "Monsieur Hire", Patrice Leconte retrouve l'univers de Simenon qu'il apprécie tant, avec "Maigret" et l'impressionnant Gérard Depardieu dans le rôle de l'emblématique commissaire qui enquête sur la mort d'une jeune fille que personne n'identifie.

Virginie Efira, encore elle, est cette fois à l'affiche de "Madeleine Collins", d'Antoine Barraud. Elle y campe Judith, une femme qui mène double vie entre la Suisse et la France: d'un côté, il y a Abel et une petite fille, et de l'autre, Melvil et deux garçons. Secrets, mensonges et contradictions résisteront-ils au temps? Troublante à souhait, Virginie Efira est magnifique et inquiétante à la fois.


Pierre GERMAY


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