Le musée "La Piscine" à Roubaix souffle ses 20 bougies, fidèle à son ambition de "musée solidaire" dans une ville populaire, mais aussi fort d'un rayonnement extérieur qui attire 300.000 visiteurs par an. Retour sur l'histoire de ce lieu culturel hors du commun, devenu incontournable.

Un cadre exceptionnel

Né d'un projet fou d'installer un musée dans l'ancienne piscine municipale à l'architecture Art Déco exceptionnelle, le musée rencontre depuis 2001 un véritable succès public et médiatique ayant conduit, en 2018, à un vaste agrandissement.

Le site est conçu comme un lieu d'échanges autour de disciplines artistiques variées. En lien avec la programmation, la salle du bassin sert régulièrement de cadre à des spectacles et des concerts.

20 ans et des centaines d'expositions plus tard, la Piscine s'est inscrite dans le panorama des musées français et internationaux par la richesse de ses expositions, son travail autour de la pédagogie et l'originalité de ses choix.

Une rétrospective

Pour inviter les spectateurs à reprendre le chemin des collections permanentes, des œuvres capitales du musée, comme "La petite châtelaine" de Camille Claudel, sont mises en scène, le long du grand bassin, sur une longue fresque qui retrace les grands événements qui ont jalonné les 20 ans du musée. Dans les cabines attenantes, des œuvres d'art, objets d'art et outils classés par taille, du XS au XL, se partagent les vitrines. Au premier étage, dans les deux cabinets de dessin, des portraits de Caroline Robe témoignent du passage de la pensée à la photographie.

Alexej von Jawlenski et Susanne Hay

Un artiste russe du début du XXe siècle et une artiste allemande contemporaine se partagent les salles d'exposition temporaires jusqu'au 6 février 2022.

L'exposition-phare, présentée comme une des grandes expositions de l'automne sur le territoire français, est dédiée à l'artiste Alexej von Jawlenski. Ce peintre russe, proche de Kandinsky, a consacré une belle partie de sa vie artistique à l'étude du portrait, et plus précisément du visage. L'exposition montre son cheminement, de la représentation fidèle des figures humaines vers une interprétation plus abstraite de la physionomie

Susanne Hay, quant à elle, née en Allemagne en 1962, s'est installée fin des années nonante, dans une piscine municipale de Paris pour y peindre ses nageurs. En sont ressortis de grands tableaux à dominance bleue, mais également des portraits plus intimistes dans les douches. Jawlenski comme Hay montrent, chacun à sa manière, la fragilité humaine, la douceur d'une intimité assumée. Deux expositions particulièrement touchantes.

Anne-Françoise COUNET

Informations: https://www.roubaix-lapiscine.com