Nouvelles de Flandre
Un avenir brillant pour le français en Europe

Les francophones doivent considérer le 22 janvier comme une date importante pour l'avenir de leur langue. C'est en effet la date de la "Déclaration commune franco-allemande", signée par Chirac et Schöder à l'occasion du 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée.

Le traité de l'Elysée a scellé la réconciliation entre la France et l'Allemagne et assuré ainsi une paix durable en Europe. Il a inauguré « une ère de coopération sans précédent » entre les deux pays. Une coopération qui n'a fait que se confirmer depuis et qui a incité les deux grands pays à prendre une position commune contre une action militaire précipitée en Irak.

Promotion linguistique et culturelle

La Déclaration commune contient des articles relatifs à la politique linguistique dans l'actuelle Tour de Babel qu'est devenue l'Europe.

Ainsi, l'article 12 affirme: "Nous veillerons au respect du pluralisme linguistique dans les institutions de l'Union et sommes déterminés à prendre les mesures nécessaires en faveur de l'emploi de l'allemand et du français dansles instances de l'Union européenne, par exemple en favorisant l'apprentissage des deux langues par les futurs fonctionnaires européens, en particulier ceux des nouveaux pays membres, dans le cadre de programmes de formation universitaires ou professionnels."

Les articles 15 et 16 prônent, l'un "une action déterminée pour l'enseignement de la langue du pays partenaire", l'autre "une promotion de la langue du pays partenaire". Ceci s'adresse surtout aux étudiants des deux pays avec l'espoir de leur faire prendre conscience de leur avenir commun.

La Déclaration considère également qu'il faut améliorer la connaissance mutuelle des deux sociétés et de leurs cultures (art. 19), qu'il faut négocier une Convention internationale sur la diversité culturelle (art. 20) et encourager l'ouverture européenne de la chaîne culturelle ARTE tout en conservant son identité franco-allemande (art. 21).

Contre l'uniformisation

Dans un article publié dans le « FIGARO » (17/01/03) Christian Poncelet, président du Sénat français, souhaitait que soit prise "une initiative d'envergure pour l'allemand en France et le français en Allemagne". Il plaidait, dans le même article, pour "une meilleure garantie de la diversité et de la vitalité culturelles et linguistiques de l'Europe, face aux menaces d'uniformisation".

Il rejoint ainsi le plaidoyer publié dans MATCH (15/01/03) par Hervé Lavenir de Buffon, fondateur et principal animateur des Comités pour le français, langue européenne, qui estime que le français peut - et doit - être le langage commun de l'Union européenne. L'auteur rappelle notamment que, "deuxième seconde langue de la planète Terre", le français est aussi selon le "QUID", "langue officielle ou de situation privilégiée, dans 33 pays contre 45 pour l'anglais".

Il cite cette profession de foi du député européen allemand Jürgen Schröder qui dit dans son livre "Der offene Kontinent" (le continent ouvert): "le français n'est pas seulement une langue très belle et très logique, mais il est surtout, pour notre continent ouvert sur le monde, l'unique idiome qui pourrait avoir la chance, de Lisbonne à St Petersbourg et à Casablanca, d'être accepté comme langue seconde européenne à côté de la langue nationale."

Une place prépondérante

Le réflexe de protection contre le danger d'américanisation aidant, il n'est pas illusoire de voir le français, ancienne langue diplomatique mondiale, (re)prendre une place prépondérante en Europe.

Dans la VOIX DU NORD (20/02/03), Jacques Legendre, secrétaire général de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, monte au créneau : "L'Europe doit exister par rapport aux Etats-Unis. Si on parle en Europe la même langue qu'aux Etats-Unis, alors en fait, l'Europe ne sera qu'une excroissance des Etats-Unis d'Amérique."

Avec ses collègues parlementaires francophones, il a rédigé une déclaration pour défendre le français, la déclaration de Strasbourg, visant à dénoncer la dérive vers une langue unique, l'anglais.

En outre, le Sénateur Legendre a profité de la présence des parlementaires allemands au 40ème anniversaire du traité de l'Elysée pour s'entretenir avec eux de ce sujet.

La Déclaration commune franco-allemande, il est vrai, fait une place équivalente à l'allemand dans les relations bilatérales. Ce qui laisse supposer qu'on pourrait finalement assister à la coexistence de deux langues européennes de travail : le français comme langue latine (devant l'Espagnol et l'italien) et l'allemand comme langue germanique (devant les langues scandinaves et le néerlandais).

 

Marcel BAUWENS


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