Nouvelles de Flandre
Cinéma: Le cinéma francophone de Cannes à Namur

Pandémie ou pas, le Festival de Cannes a cette fois bien eu lieu, mais à des dates inhabituelles, du 6 au 17 juillet.

Certes plus franco-français que jamais - Matt Damon et Sharon Stone mis à part, les Américains n'ont pas vraiment envahi la Croisette cette année - et plus connecté que jamais - code QR ou test PCR sur téléphone portable, réservation des places en ligne et tickets en pdf.

Et pour seulement la deuxième fois de son histoire, il a récompensé une femme de sa palme d'or, près de trente ans après Jane Campion et sa "Leçon de piano". L'heureuse lauréate est française et s'appelle Julia Ducournau. gée de seulement trente-huit ans, elle est comblée mais on n'en dira pas autant de bon nombre de festivaliers.

C'est que son film "Titane" est loin de faire l'unanimité. Film gore, fait de sexe cru et de corps déformés, il parle de la fusion du corps et de la matière. Enfin ça, c'est pour

le discours officiel car pour le président du jury, le réalisateur noir Américain Spike Lee, c'est l'histoire "d'une femme qui se retrouve enceinte d'une cadillac, la folie"!

Cela dit, que penser des films francophones à l'affiche à la rentrée? "OSS 117, alerte rouge en Afrique noire" (qui faisait la clôture de Cannes) ou comment Nicolas Bedos à la réalisation et Jean Dujardin dans le rôle principal se moquent des Blancs qui se moquent des Noirs... tout en se moquant bel et bien des noirs d'Afrique dans les années '70, n'est en fin de compte pas si drôle qu'espéré.

Autre film venu de Cannes, où il fut présenté en compétition, "Benedetta" de Paul Verhoeven, s'avère être plus une farce religieuse et mystique que le film sulfureux qu'on annonçait.

Notre Virginie Efira, dans le rôle-titre d'une nonne lesbienne, s'y donne corps et âme, entre ironie et sensualité. Et le cinéaste hollandais joue sur l'ambiguïté, comme il sait si bien le faire (cfr. "Basic Instinct").

Enfin, toujours venu de Cannes, "Les Intranquilles" de Joachim Lafosse, qui fait l'ouverture du Festival du Film Francophone de Namur le 1er octobre, filme subtilement une famille où le papa, Damien Bonnard, victime de troubles psychologiques, finit par déstabiliser sa femme, Leila Bekhti, puis même leur fils âgé de 6-7 ans.

La direction des acteurs, toute en subtilité dans l'évolution des sentiments et des situations vécues, est magistrale mais le jury du Festival l'a totalement oubliée. Dommage et immérité.


Pierre GERMAY


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