Mercredi 9 juin, réouverture des salles de cinéma. Enfin! Après plus de sept mois de fermeture. Une semaine plus tard, quel bilan tirer?

Si les complexes multi salles genre Kinépolis sont plutôt satisfaits, les salles plus portées sur un cinéma d'art et d'essai font la moue. C'est que nombreux sont ceux qui, météo clémente oblige, ont pris le chemin des terrasses entre amis plutôt que de s'enfermer dans des salles obscures.

Ajoutez à cela les étudiants fêtant la fin des examens, Roland Garros, l'Euro de foot, Wimbledon puis le Tour de France et fin juillet les Jeux Olympiques, avouez que la concurrence est rude.

Côté films francophones, on n'est pas gâté. Retenons tout de même "Villa Caprice" de Bernard Stora, l'histoire d'un avocat ténor du barreau parisien (Neil Arestrup) qui pense atteindre la consécration lorsque l'un des patrons les plus puissants de France (Patrick Bruel), lui demande de prendre sa défense. C'est que l'homme d'affaires est soupçonné d'avoir acquis une magnifique villa sur la Côte d'Azur avec un petit coup de pouce politique.

Au-delà d'un brillant mano a mano entre les deux comédiens et de quelques apparitions d'un Michel Bouquet hors normes, la mise en scène rappelle le cinéma policier des années 70 et l'intrigue, pourtant toute simple, est inutilement complexifiée.

Retenons aussi "Le discours" de et avec Laurent Tirard, film estampillé Cannes 2020, qui est une surprise bien agréable. Ce récit est l'adaptation du roman éponyme de Fabcaro.

Lors d'un repas de famille conforme à tant d'autres, Adrien (Benjamin Lavernhe), sorte de Tanguy incompris de tous, frise l'explosion quand son futur beau-frère lui demande de faire un discours le jour de son mariage!

Le résultat est très drôle, surtout dans les nombreux discours qu'Adrien imagine successivement.

Sinon, on attendra la cuvée 2021 du Festival de Cannes, déplacé du 6 au 17 juillet pour raison sanitaire. Avec, notamment, "Annette" de Leos Carx ("Les amants du Pont Neuf") avec Marion Cotillard pour ouvrir cette 74e édition du Festival; "Tout s'est bien passé" de François Ozon, l'adaptation du livre éponyme d'Emmanuèle Bernheim, avec Sophie Marceau; ou "Les Olympiades" de Jacques Audiard ("Dheepan", palme d'or en 2015), du nom d'un quartier du 13e arrondissement de Paris où trois filles et un garçon sont amis, parfois amants, et souvent les deux.

Pierre GERMAY