Nouvelles de Flandre
Exposition "Napoléon au-delà du mythe"

Au-delà de sa défaite glorieuse à Waterloo et du mythe, qui était Napoléon? L'année du bicentenaire de sa mort, l'exposition est organisée sous forme de parcours thématique: la Révolution, la vie du soldat, le sacre, le faste, l'héritage... Ce parcours immersif, coupé de scènes réalistes, lance un regard actuel et pluriel sur une personnalité héroïsée par les uns, honnie par les autres. Plus de 300 pièces authentiques sont prêtées par des collectionneurs privés et des institutions belges et étrangères. À voir à Liège, gare des Guillemins, 7 jours sur 7, jusqu'au 9 janvier 2022.

Six séjours en Belgique

Venu incognito en février 1798, Bonaparte visite Ostende et les infrastructures portuaires afin d'étudier les possibilités d'envahir l'île ennemie; il loge à Bruxelles. En 1803, pendant près d'un mois, et fin août 1804, il s'intéresse à nos ressources économiques et inspecte nos côtes. Du 29 avril au 21 mai 1810, peu après son mariage, il revient, accompagné de Marie-Louise, pour une lune de miel qui ressemble à un voyage d'inspection militaire. Même objectif en 1811. Destination de sa sixième venue en Belgique? Waterloo.

L'homme, l'intellectuel

L'homme au regard rieur pratique l'humour et aime rire. Il chante faux, sans pudeur. À table, il préfère les mets simples: volaille, lentilles, et surtout les haricots blancs et verts. Homme très cultivé, passionné par les sciences, brillant en mathématiques (raison de son incorporation dans l'artillerie) avec, dans sa jeunesse, des ambitions littéraires, Napoléon est un vrai intellectuel. Goethe en témoigne. L'Empereur lit énormément et retient tout grâce à sa mémoire photographique. Sa mémoire des visages lui permet de reconnaître un soldat lorsqu'il passe ses troupes en revue. Bon militaire, il use d'un vocabulaire cru, très cru parfois. Deux failles: il estropie les noms et fait des lapsus: un point culminant devient un point fulminant; les rentes viagères, les rentes voyagères. Le français n'est pas la langue de sa petite enfance (cf. Nouvelles de Flandre, n° 90, oct.-déc. 2018, p. 15).

La Belgique française (1795-1815)

Pendant le Consulat (1799-1804), le retour à une économie saine, à la liberté religieuse et à la paix crée un mouvement de sympathie en faveur de Bonaparte. Le Blocus continental, qui exclut du marché les marchandises anglaises, nous rapproche de la France impériale, étant donné que nous n'en souffrons pas trop grâce à la contrebande qui arrive par la Hollande. Puisque nous sommes des Français, nos industries et notre commerce profitent de l'hégémonie française. Nous bénéficions aussi de l'organisation sociale. Les nécessiteux s'adressent aux secours publics, les sans-emploi recourent aux ateliers de charité. Pendant que la variole ravage le pays, Bonaparte organise la première campagne de "vaccine", gratuite.

Héritage de l'époque française

D'abord, nos frontières ! Elles sont fixées dans le décret de 1795, qui annexe les Pays-Bas autrichiens et la Principauté de Liège à la France. Ensuite, la division du territoire en neuf départements, nos futures provinces. Les préfets sont remplacés par des gouverneurs et les maires de villes par des bourgmestres. De plus, l'organisation générale de notre Justice date du Consulat et du Code civil ou Code Napoléon de 1804, avec les juges de paix et les jurys de cours d'assises. Et aussi, l'état-civil. Une législation française de 1792 confie à l'administration civile l'enregistrement des naissances, des mariages et des décès, auparavant consignés dans les registres paroissiaux.

Bonaparte avait espéré que les Belges se sentissent Français au même titre que les Normands, les Bourguignons ou les Alsaciens. Mais les Belges passaient à travers chaque régime, quel qu'il fût, espagnol, autrichien, français. Napoléon en conclut: "ce peuple n'est ni anglais, ni autrichien, ni antifrançais: il est belge!"


Michèle LENOBLE-PINSON

Tickets et infos: https://www.europaexpo.be - Réservations: 04.224.49.38


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