L'art en plein air, pour tous et gratuit: c'est la formule de Beaufort, exposition triennale d'art contemporain. Pour sa septième édition, qui se déroule jusqu'au 7 novembre, elle propose 20 uvres, soit deux par station balnéaire. Un prétexte pour découvrir autrement la côte belge.
Importance de l'environnement
Le projet, débuté en 2003, ne manque pas d'intérêt puisque, lors des six éditions précédentes, les communes côtières ont acheté quelques-unes de ces uvres d'art. C'est ainsi qu'est né le parc de sculptures de Beaufort, avec plus de 30 uvres permanentes, réparties tout au long de la côte.
Cette année, à l'instigation d'Heidi Ballet, curatrice de la Triennale, les uvres choisies établissent un dialogue avec l'histoire du littoral et surtout l'histoire des processus naturels qui s'y sont déroulés. "Un sujet récurrent dans les uvres de cette édition est la façon dont l'homme est soumis à la volonté de la nature. Si les immeubles le long du littoral soulèvent parfois la question 'Comment l'homme a-t-il changé la côte?', la question est désormais inversée: "Comment cette côte a-t-elle changé l'homme_?". C'est une perspective qui semble plus appropriée, après un an de pandémie", explique Heidi Ballet.
De La Panne à Knokke
Épinglons quelques oeuvres. Sur la plage du Westhoek à La Panne s'est échouée une immense pieuvre en bronze, une créature marine qui fascine l'artiste française, Laure Prouvost. Les tentacules symbolisent la façon dont l'artiste, immergée dans une Belgique multilingue, doit manuvrer entre les différentes cultures. À Oostduinkerke, une constellation de boules colorées est déposée dans les dunes, non loin, d'un arbre mort, courbé par les vents d'Els Dietvorst, qui l'a assem-blé à partir de bois flotté. Middelkerke a choisi une série de sculptures, de l'Autrichien Oliver Laric, intitulée Metamorphosis, qui montre la transformation progressive d'un crapaud... en table.
Sur la plage de Mariakerke, l'Italienne Rosa Barba a construit une haute tour de sacs de jute remplis de béton, chacun représentant une ville menacée par la montée des eaux.
Dans un parc à Bredene, le Péruvien Nicolas Lamas a placé une sculpture en matériau réfléchissant dans lequel il a découpé les contours de la carte de l'Europe. Près du chenal de Blankenberge trône une uvre aux formes étranges, de la Française Marguerite Humeau, dont la théorie est que le réchauffement climatique pourrait produire des comportements spirituels chez les animaux et voir l'apparition de créatures amorphes.
Pour la visite, il suffit de se procurer, dans les offices de tourisme, un livret disponible en français, pour 1 euro ou de le télécharger sur le site de la Triennale. Sur internet, on peut voir beaucoup plus précisément que dans le livret, la localisation des uvres. Détail important parce que, début juin, en tous cas, nous n'avons trouvé, sur place, aucune signalisation.
Anne-Françoise COUNET
Informations: https://www.beaufort21.be/fr