Puisqu'on ne peut plus aller au cinéma, c'est le cinéma qui vient à nous.

Mais une petite précision s'impose pour tous les béotiens en la matière, votre serviteur compris (!): il ne faut pas confondre la plateforme-streaming pour laquelle on paie un abonnement (mensuel ou annuel), peu importe le nombre de films visionnés, et le VOD (vidéo à la demande) qui consiste à payer film par film commandé sur sa télévision.

Dans la première catégorie, les plateformes-streaming, on trouve des géants américains comme Netflix, le premier sur le marché depuis 2007, ou Disney +, chacun avec ses propres productions, Netflix allant même parfois jusqu'à ne pas sortir celles-ci en salle, au grand dam des organisateurs du Festival de Cannes. Leurs catalogues sont à la mesure de leurs moyens mais si vous cherchez des films francophones, passez votre chemin...

Il y a aussi des petits Belges, si si! Ainsi "Le cinéma belge à la maison", une plateforme sur laquelle vous pourrez voir ou revoir des films comme "Filles de joie" de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich ou "Loser Revolution" de Thomas Ancora et Grégory Beghin, qui aurait dû sortir le 18 mars. Pour en savoir plus, connectez-vous sur lecinemabelgealamaison.be. Mais aussi Sooner.be ou Cinechezvous.be où vous trouverez, par exemple, le dernier film du duo de réalisateurs Benoît Delépine et Gustave Kerven, "Effacer l'historique", "Eté 85" le dernier François Ozon, ou encore "Hors Normes" d'Eric Toledano et Olivier Nakache ("Intouchables"), une comédie pleine d'humanité avec des autistes.

Dans la seconde catégorie, les VOD, on a principalement, en Belgique, Voo Premium (ou VooMotion) et Proximus Pickx: on y trouve aussi bien des films dont l'exploitation a été arrêtée suite au premier confinement à la mi-mars que des films qui auraient dû sortir en mars. Et donc là, il y a des films francophones.

Alors, l'avenir du cinéma est-il encore dans les salles obscures ou non? L'acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz ("La Haine"), toujours très provoc', a lancé un pavé dans la mare en déclarant récemment que "les salles de cinéma ne sont plus essentielles", ajoutant que "les cinémas sont voués à disparaître". Propos qui vont à l'encontre de ce que pensent 99% de la profession cinématographique française (réf. Le Soir du lundi 14/12).

Quoi, l'odeur du pop-corn dans son salon? Ah non!

Pierre GERMAY