Née dans une famille de la bourgeoisie gantoise, Nicole Verschoore était parfaitement bilingue. Elle maitrisait aussi l'allemand, langue dans laquelle elle a rédigé sa thèse de doctorat en philologie germanique.

Après une carrière académique comme assistante à l'université de Gand, elle choisit de se tourner vers le journalisme. Elle occupe, pendant une quinzaine d'années, le poste de rédactrice responsable de la culture au quotidien Het Laatste Nieuws.

En 1994, elle prend la direction d'un des derniers journaux en français en Flandre, l'hebdomadaire gantois Le Nouveau Courrier qui bouclera son dernier numéro, le 31 décembre 1999. Nicole Verschoore collaborera encore à La Revue Générale. Pendant de nombreuses années, les Nouvelles de Flandre auront la chance de pouvoir compter sur la plume de cette figure marquante de la francophonie en Flandre.

Nicole Verschoore était aussi écrivaine. Elle publie les lettres de guerre de son grand-père Alfons Sevens, prisonnier politique de 1914 à 1918, ainsi que nombre de portraits d'artistes, d'écrivains et de poètes flamands.

En 1994, Gallimard remarque son premier roman Le Maître du Bourg qui sera honoré à Paris par le Prix franco-belge de l'ADELF.

La vie et les oeuvres des publications belges des XVIIIe et XIXe siècles inspirent le décor historique des trois volets de sa trilogie romanesque, La Passion et les hommes, dont Les Parchemins de la tour (2004), Le Mont Blandin (2005) et La Charrette de Lapsceure (2007) ont paru chez Le Cri à Bruxelles. La trilogie recevra le Prix Michot 2007 de l'Académie royale de langue et littérature françaises à Bruxelles.

Le Cri publie aussi un recueil de nouvelles et de romans courts, Vivre avant tout (2006) ainsi que plusieurs autres romans: L'Énigme Molo (2009), Autobiographie d'un siècle (2010), Les Inassouvis et Ainsi donc, une fois encore (2013) et, enfin, L'innocence en Italie (2014).

Avec la disparition de Nicole Verschoore, les francophones de Flandre perdent une représentante de talent.

Anne-Françoise COUNET