Nouvelles de Flandre
L'APFF et l'ADHUM interviennent au XIIIe Forum des minorités de l'ONU



Genève, Palais des Nations

L'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF) et l'Association de Promotion des Droits Humains et des Minorités (ADHUM) ont participé, les 19 et 20 novembre derniers, au XIIIe Forum des minorités de l'ONU(*) ayant pour thème "Les discours haineux, les médias sociaux et les minorités". La réunion en visio-conférence, suite à la crise sanitaire, rassemblait quelque 190 diplomates et représentants de la société civile.

Intervention de l'APFF

Lors de son intervention, l'APFF a expliqué que plus de 300.000 francophones vivaient en Flandre. Et de préciser que cette minorité francophone était confrontée aux discours haineux des nationalistes et des extrémistes flamands qui prétendent que les francophones refusent de s'intégrer, de parler le néerlandais, et qu'ils vivent aux crochets de la Flandre. Ces propos haineux ne sont pas nouveaux. Ils se sont multipliés avec l'avènement des médias sociaux, entrainant une augmentation des comportements anti-francophones.

La Flandre s'oppose systématiquement à toute mesure qui permettrait aux francophones de Flandre de défendre leurs droits. Face à cette situation, la minorité francophone de Flandre est livrée à elle-même. Le risque de voir supprimer les facilités linguistiques, qui existent dans certaines communes flamandes, comme à Renaix, fait partie des menaces qui planent sur la minorité francophone.

Il est impératif, selon l'APFF, que la Belgique ratifie la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et le Protocole 12 chargé de lutter contre toute forme de discrimination.

Intervention de l'ADHUM

L'ADHUM, quant à elle, a souligné que le Vlaams Belang a dépensé plus d'un million d'euros en contenus publicitaires sur les réseaux sociaux pendant la campagne électorale de 2019 et après les élections, diffusant un message national populiste

particulièrement dangereux. Pourtant, depuis la loi anti-discrimination de 2007, la langue figure comme l'un des motifs de discrimination contre lequel le législateur entend lutter. C'est ainsi que celui-ci a confié au centre interfédéral pour l'égalité des chances la mission de veiller à la bonne application de cette loi anti-discrimination.

Mais, malheureusement, il a été fait exception à cette compétence pour les contentieux ou litiges fondés sur une discrimination basée sur la langue. La loi prévoit, en effet, que c'est le pouvoir exécutif fédéral qui doit désigner l'organe qui sera compétent pour les discriminations. Or cette désignation n'est jamais intervenue, cela fait déjà plus de 10 ans.

Par conséquent, les victimes de discriminations fondées sur la langue ne peuvent toujours pas bénéficier de l'aide administrative et juridique d'une institution publique ad hoc. Dès lors, l'ADHUM considère que conformément à la loi anti-discrimination de 2007, la Belgique se doit de désigner un organisme public ad hoc chargé de traiter les discriminations fondées sur la langue, lequel sera ainsi en mesure d'assurer une meilleure protection aux personnes victimes de discriminations linguistiques.


Edgar FONCK

(*) http://webtv.un.org/search/regulation-of-online-hate-speech-13th-session-of-the-forum-on-minority-issues/6211195176001 (1:57:54 et 2:13:30)



Edgar Fonck, APFF


Eric Libert, ADHUM


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