Pour des raisons de crise sanitaire, le Festival de Cannes n'a pas eu lieu en mai dernier. Toutefois son délégué général, Thierry Frémaux, a permis aux films qu'il avait déjà sélectionnés de sortir en salles estampillés "Sélection Officielle Cannes 2020".

Mieux encore: les festivals amis de Venise et de Deauville ont offert à ces films une fenêtre dans leur Festival. C'est ainsi que le Festival du cinéma américain de Deauville, privé de ses stars américaines confinées Outre-Atlantique, a pris début septembre des accents franco-français.

Parmi ces films venus de Cannes, il y avait "Des Hommes" du cinéaste belge Lucas Belvaux qui cherche à comprendre ce qui s'est passé durant la guerre d'Algérie dans la tête d'un appelé, Bernard, devenu après toutes ces années un sexagénaire raciste, interprété par un Gérard Depardieu tour à tour explosif et tendre.

Adapté du livre éponyme de Laurent Mauvignier, le film au sujet difficile reconnait toutes les souffrances, tant celles du peuple algérien, bien sûr, que celles des appelés, des Harkis ou des pieds-noirs. Avec également Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin.

La guerre d'Algérie vue sous le prisme des souvenirs douloureux d'une famille française, c'est aussi le choix, apparemment plus autobiographique, de la cinéaste française Maïwenn avec "ADN" son nouveau film qui aurait dû être projeté à Cannes et qui a donc trouvé refuge à Deauville.

"ADN", suit une famille française qui se déchire à la suite du décès du grand-père d'origine algérienne. C'est ainsi qu'on assiste à la bataille sans merci que se livrent mère et fille, Fanny Ardant et Maïwenn elle-même, à la fois devant et derrière la caméra.

Entre rires et larmes, Maïwenn filme cette quête identitaire tout en rendant hommage aux grands-parents qui sauvent des parents aux relations plutôt toxiques.

Autre film cannois présenté à Deauville, "Les 2 Alfred" de et avec Bruno Podalydès, qui avait été sélectionné hors compétition.

C'est une franche comédie qui nous plonge dans la vie d'Alexandre (Denis Podalydès, le petit frère), chômeur déclassé et père de deux enfants, embauché à l'essai dans une start-up branchée à la condition... de ne pas avoir d'enfant!

Le casting avec également Sandrine Kiberlain en cheffe à la réputation de tueuse, a de la gueule mais, avouons-le, la comédie est rarement subtile...

Pierre GERMAY