Nouvelles de Flandre
Ensor et Spilliaert, deux maîtres ostendais à l'honneur

Ostende est fière d'avoir vu naitre deux formidables figures de la peinture. Deux maitres nés dans cette ville balnéaire qui les a profondément inspirés. Le Mu.ZEE consacre une aile importante de son espace muséal à ces deux enfants de la ville.

Ostende, source d'inspiration

James Ensor est né en 1860 alors qu'Ostende, n'est qu'un port de pêche, avec une enceinte, des égouts à ciel ouvert et une petite digue. Mais la famille royale belge va choisir la ville pour en faire sa villégiature d'été. Ostende se développe rapidement pour devenir un endroit à la mode pour la noblesse et la haute bourgeoisie.

Quand Léon Spilliaert voit le jour, une vingtaine d'années plus tard, Ostende est devenue une station balnéaire mondaine. L'enceinte a fait place à une large digue de promenade avec villas, hôtels, restaurants et un casino.

La lumière et la mer

Même si Ensor et Spilliaert ont des personnalités diamétralement opposées, leur œuvre témoigne de leur fascination pour la lumière de la côte, le rythme de la mer, les pêcheurs et la vie sur la plage.

James Ensor aime Ostende et ses habitants, la mer du Nord, le carnaval. Il peint de sublimes marines. L'artiste, qui souffre d'un manque de reconnaissance, bascule aussi dans le fantasque, le sarcastique, traduisant son mépris pour la société bourgeoise conservatrice.

Léon Spilliaert est un homme de la nuit. Il souffre de terribles maux d'estomac qu'il essaie d'oublier par de longues promenades nocturnes qui lui valent ses plus belles œuvres, sombres et mystérieuses. Il combine pastels, aquarelle, crayons de couleur, gouache, encre de Chine pour explorer le spectre infini des nuances entre lumière et obscurités.

Autoportraits

Les deux peintres aiment l'autoportrait. James Ensor dessine une quantité d'autoportraits alternant autoglorification, questionnement et dérision. Il nous présente successivement un jeune Ensor encore peu sûr de lui, un artiste plus mûr portant un chapeau à fleurs ou un artiste anobli âgé et respecté.

Dans sa constante recherche d'identité, Léon Spilliaert produit une trentaine d'autoportraits saisissants, dans une ambiance pesante. Il se représente généralement la nuit, en costume sombre et col blanc, sa tenue quotidienne.

Les deux artistes sont à l'honneur en 2020. Après la Royal Academy of Art de Londres, c'est le musée d'Orsay à Paris qui mettra en avant Léon Spilliaert dans une rétrospective intitulée Lumière et solitude. La ville d'Ostende honore Ensor avec la réouverture de sa maison entièrement rénovée, associée à un tout nouvel espace muséal.


Anne-Françoise COUNET

Informations: https://www.muzee.be


Copyright © 1998-2021 A.P.F.F.-V.B.F.V. asbl
Secrétariat: Spreeuwenlaan 12, B-8420 De Haan, Belgique
Téléphone: +32 (0)59/23.77.01, Télécopieur: +32 (0)59/23.77.02
Banque: BE89 2100 4334 2985, Courriel: apff@francophonie.be
Site: http://www.francophonie.be/ndf