Nouvelles de Flandre
Les mots du Nord

Que la langue néerlandaise ait eu une influence certaine sur la langue française, ce n'est bien sûr pas chez nous que cela étonnera.

Par la proximité des Pays-Bas et de la Flandre, les parlers romans du nord et du nord-est de la France ont été souvent, avec le normand, des intermédiaires pour l'introduction du vocabulaire néerlandais en français: le verbe brader via le dialecte picard, ou le mot escarbille via le dialecte wallon.

Mais on trouve environ 300 empruntés directement: amarrer, bière, botte, boulevard, cauchemar, échoppe, flot, goupillon, houblon, layette, matelot, pique, ripaille... sont parmi ceux-là.

Les foires de Champagne, aux XIIe et XIIIe siècles, étaient des places commerciales importantes, où les gens du Nord se rendaient pour vendre des draps, du cuir, du fromage, du beurre, et acheter du vin, du miel, des épices... Les marchands flamands désignaient leurs produits par leurs noms d'origine.

Au XIVe siècle, le trafic se fait aussi par voie maritime. Les pêcheurs et les navigateurs flamands jouent alors pleinement leur rôle de propagateur de la langue. Les poissons bar, cabillaud, maquereau, éperlan, crabe passent au français.

Au cours du XVIIe siècle, Colbert fait venir de Flandre en France des artisans dans les domaines du tissage, de la construction navale, de l'industrie hydraulique. On retient, par exemple, les mots: brique, ruban, stopper (le tissu), vilebrequin, potasse, étai, dock...

Plus tard, au XIXe siècle, ce sont les diamantaires d'Amsterdam et d'Anvers qui viennent en France: graver, cliver, bague sont des mots de cette origine néerlandaise.

 

Jacques MERCIER

Extrait du livre "Le français tel qu'il se parle en Belgique" paru à La Renaissance du Livre / La Libre Belgique


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