Nouvelles de Flandre
"Lettre ouverte" concernant
les 300.000 Francophones de la région flamande

La reconnaissance des minorités qui devrait se faire à l'occasion de la ratification de la Convention-cadre, donne à la Belgique l'occasion de négocier un tournant historique. Notre pays doit saisir cette opportunité pour mettre un terme à des querelles linguistico-communautaires qui durent depuis près d'un siècle. Il suffirait que nos responsables politiques fassent preuve, dans les semaines qui viennent, d'ouverture d'esprit et de sens des réalités pour que la communauté de langue allemande ne soit plus marginalisée, que les Flamands se sentent chez eux à Bruxelles et en Wallonie et que… les Francophones habitant en Flandre puissent librement organiser leur vie culturelle.

La Flandre compte quelque 300.000 Francophones (ce chiffre est une estimation étant donné l'absence délibérée de recensement linguistique). Ces Francophones rencontrent deux types de problèmes: d'ordre administratif, dans les communes à facilités, et d'ordre culturel pour l'ensemble d'entre eux. Laissons aux politiques le soin de s'occuper des communes à facilités et de la périphérie.

L'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF - Site: http://www.dmnet.be/ndf) tient, quant à elle, à attirer l'attention sur le sérieux problème de survie culturelle que rencontrent tous les Francophones vivant en Flandre.

En effet, le français, une de nos langues nationales a, au nord de la Belgique, le statut de langue étrangère. Sans les initiatives culturelles privées, prises dans des conditions difficiles par un grand nombre d'associations francophones, la diversité culturelle serait réduite à un minimum indécent.

L'existence de ces associations francophones sont la preuve indéniable qu'elles répondent à un besoin. Hélas, suite aux démarches des autorités flamandes qui ont saisi la Cour d'arbitrage, la survie d'une partie d'entre elles est mise en péril. Interdiction pour la Communauté française de continuer à accorder des subventions aux associations du nord du pays. Les Flamands contrôlent ainsi la vie culturelle des francophones, ce qui n'est pas normal. Les Francophones refusent que la francophonie devienne, en Flandre, une culture de seconde main.

L'APFF se fait le porte-parole des Francophones habitant en Flandre pour revendiquer leur droit d'organiser leur propre vie culturelle et d'être aidés pour ce faire. Ceci, il faut le réaffirmer avec force, en-dehors de toute préoccupation politique quelconque. Si le statut de minorité ne leur était pas reconnu, on assisterait à l'accélération du déclin de la culture française avec à la clef : un véritable génocide culturel.

Les Francophones de la région flamande en appellent donc à tous les hommes et femmes de bonne volonté des trois communautés et de tous les partis politiques, ainsi qu'aux instances européennes pour que leur revendication légitime soit prise en considération. Il y va, ni plus ni moins, d'un principe de liberté et de démocratie.

La reconnaissance, dans chacune des régions, du statut de minorité à ceux qui parlent une autre de nos langues nationales, apporterait enfin l'apaisement et la sérénité. Ceci pourrait se faire sans remettre en cause les principes constitutionnels et les lois votées au cours des dernières décennies. Et cette décision politique témoignerait d'un état d'esprit digne d'un pays qui accueille la plupart des institutions européennes!

 

De Haan, le 12/02/2002

Cette "Lettre ouverte" a été rédigée dans un souci d'orienter le débat sur la reconnaissance des minorités dans le sens d'un apaisement définitif des esprits en matière linguistico-communautaire.

Elle a été adressée au Roi, aux membres du gouvernement fédéral et des gouvernements régionaux, aux membres du Parlement et des assemblées régionales, aux instances communautaires et aux présidents des partis politiques.

L'APFF qui en prend la responsabilité attire l'attention sur un problème qui paraît complètement ignoré: la situation culturelle des 300.000 Francophones habitant en Flandre. Elle demande qu'on réfléchisse avec bonne volonté à la manière de le résoudre.

Edgar FONCK

 


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