Nouvelles de Flandre
"Stichting Ons Erfdeel"
présente la Flandre et le Flamand en français!

La Fondation « Stichting Ons Erfdeel » (Fondation Notre Patrimoine) entend promouvoir la coopération culturelle entre tous les néerlandophones et informer l'étranger sur la culture de la Flandre et des Pays-Bas. Ses administrateurs font preuve d'une efficacité remarquable en relations publiques, en communication et en vulgarisation.

La Fondation flamando-néerlandaise publie, en effet, une série d'ouvrages différents pour atteindre son objectif:

La revue "Septentrion" nous intéresse directement, nous autres francophones, puisqu'elle est éditée en français. Elle nous permet de faire la connaissance de poètes flamands traduits en français, notamment Guido Gezelle, présenté par Liliane Wouters. Rappelons que Liliane Wouters est non seulement membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique mais aussi de la "Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal- en Letterkunde", en tant que membre extraordinaire, et de l'Académie européenne de poésie.

La publication aborde une série de sujets d'actualité politique ou culturelle. A côté d'un article de Franck Vandenbroucke, ancien président du SP, intitulé "De L'Etat Providence passif à l'Etat social actif", on trouve une étude sur le "Rijksmuseum" ou un hommage à l'Université catholique de Leuven &endash; "Louvain: 575 ans!"

Un contenu captivant

On prend mieux conscience de la situation culturelle en Flandre au 19ème siècle grâce, par exemple, à un article consacré au littérateur Cyriel Buysse, romancier qui a hésité longtemps entre le flamand et le français comme langue d'expression.

S'il a finalement choisi le flamand, c'est entre autres, en raison de sa connaissance insuffisante du français. Maeterlinck lui écrivit d'ailleurs; "je crois que vous avez très bien fait de revenir carrément à notre flamand maternel". Buysse était d'ailleurs lié d'amitié avec plusieurs poètes ou romanciers francophones de Flandre: Emile Verhaeren, Georges Eekhoud, Camille Lemonnier, Charles van Lerberghe...

Relevons, dans la moisson d'informations fournies par "Septentrion", le fait que la France est le premier pays à avoir désigné un attaché culturel pour la Flandre. La délégation culturelle a ses locaux à Gand et, depuis 1970 un bureau pédagogi-que soutient l'action de quelque 5.000 professeurs qui enseignent le français en Flandre!

Georges Lory, qui fut le premier attaché culturel français, relève dans le bilan qu'il fait de l'activité de la délégation, qu'on n'apprend plus le français en Flandre "parce que c'est obligatoire, mais parce que c'est la langue du premier partenaire commercial (la France) et parce qu'Anvers est le premier port français, devant Marseille ou Le Havre".

La situation du français en Flandre

Une livraison spéciale des 25èmes annales "De Franse Nederlanden/Les Pays-Bas Français" publie une série d'articles dans lesquels est examinée la situation du Néerlandais dans le Nord de la France, en Wallonie et à Bruxelles et celle du français aux Pays-Bas, en Flandre et à Bruxelles.

Le néerlandais occupe actuellement, dans le nord de la France, la troisième place en tant que langue optionnelle étrangère après l'anglais et l'allemand. Son avance à Bruxelles et en Wallonie vient du fait que "le bilinguisme est toujours considéré, en Belgique, comme un atout sur le marché de l'emploi".

En Flandre, le français est devenu... une langue étrangère. Curieux statut pour l'une des trois langues nationales.

La génération de Flamands qui a quitté l'école avant 1970 a le sentiment, en raison des luttes linguistiques, que l'enseignement du français a fortement régressé en Flan-dre. "En réalité, c'est inexact" souligne l'étude en question. Certes, le français est devenu langue étrangère en Flandre, mais il "n'a pas disparu de l'enseignement de la Communauté flamande, bien au contraire; on continue à y investir davantage que dans l'anglais".

"Dans le primaire flamand, l'enseignement de la seconde langue nationale n'est pas obligatoire, si ce n'est dans la Région de Bruxelles-Capitale où tous les élèves de 8 à 12 ans, c'est-à-dire des quatre dernières années du primaire, suivent des cours de français. Dans la Région flamande, le français, en dépit de sa facultativité (sic) artificiellement maintenue, est enseigné à presque tous les élèves des deux dernières années du primaire".

Dans le secondaire la situation est assez difficile à cerner en raison notamment des différentes filières : on donne moins d'heures de langues étrangères sans le technique que dans le secondaire général et on propose davantage d'heures de langues dans les filières langues modernes et dans les filières commerciales que dans les filières industrielles.

Il est aussi "particulièrement difficile de trouver des chiffres précis sur le nombre d'étudiants qui suivent un enseignement de langues étrangères et plus spécifiquement de français dans l'enseignement supérieur ou universitaire". Mais "on peut constater que la connaissance du français acquise dans le secondaire régresse rapidement dans l'enseignement supérieur et universitaire quand elle n'est pas entretenue, ce qui est le plus souvent le cas".

La connaissance des enseignants

L'étude conclut que "l'investissement en français langue étrangère est relativement convaincant du point de vue quantitatif en Flandre, mais qu'il faut encore améliorer, sur le plan conceptuel et fonctionnel, les stratégies à mettre en œuvre par l'enseignant. Il faut également accorder une attention plus grande à la connaissance de la langue française par les professeurs eux-mêmes, lesquels ont souvent appris la deuxième langue nationale comme une langue étrangère. Ils n'ont pas pu acquérir un bilinguisme aisé dans le milieu institutionnel de l'école, des hautes écoles ou de l'université".

Pour ce qui concerne l'avenir au niveau européen, les auteurs de l'étude constatent que "si l'Union européenne devient formellement trilingue (anglais, français, allemand), le statut du français et de l'allemand s'en trouvera rehaussé. Si le plurilinguisme est maintenu, seul l'anglais en profitera. Ce dilemme donne à réfléchir."

 

Marcel BAUWENS

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