Nouvelles de Flandre

A vous de jouer !

REPONSES

1. Non seulement ce n'est pas une faute mais c'est même recommandé. En effet, le 21 juin 1993, la Communauté française de Belgique a voté un décret relatif à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre. Il est donc recommandé depuis cette date, de dire ou d'écrire, par exemple : une auteur (sans e final), une médecin ou une bourgmestre.

2. Les deux sont autorisés mais il faut savoir qu'émérite, utilisé dans ce sens, est un régionalisme lexical propre à la Belgique francophone ou, si l'on préfère, un belgicisme. Le français de France dira donc professeur honoraire là où le français de Belgique dit professeur émérite.

3. Le terme CD-ROM est admis en français mais doit s'écrire Cédérom. Le sigle américain CD-ROM signifie littéralement Compact disc-read only memory. La francisation de la graphie (CD-ROM devient Cédérom) est une bonne chose puisque le sigle américain devient ainsi un nom commun français à part entière susceptible de mieux s'intégrer dans le système de notre langue (notamment pour la formation du pluriel : un cédérom, des cédéroms). Notons, pour finir que ce n'est pas la première fois qu'un sigle américain se francise. Ainsi, songeons à Radar, (qui signifie à l'origine Radio Detection And Ranging) ou à Laser (qui signifie : Light Amplification by Simulated Emission of Radiation).

4. Les deux formulations s'entendent et s'écrivent mais leur aire d'utilisation est différente. La préposition endéans est inconnue en France et est très courante en Belgique. Elle signifie dans l'intervalle, dans la limite de... Elle a le même sens que la préposition dans (cf dans les 24 heures) mais renforce le sens de cette dernière.

5. Non. Arrière, le plus souvent adverbe, est ici utilisé comme adjectif toujours invariable. On écrira donc, sans s, les roues arrière d'une voiture. Arrière reste également invariable lorsqu'il est utilisé comme adverbe de lieu (Faire marche arrière) ou comme préfixe dans de très nombreux composés (des arrière-cuisines). En définitive, arrière ne s'utilise guère au pluriel que lorsqu'il est utilisé comme nom : assurer ses arrières, les arrières de l'équipe de football, etc.

6. Non. Ces deux phrases sont parfaitement équivalentes. Tout au plus peut-on dire que l'on apparaîtra davantage à l'écrit qu'à l'oral. Le pronom on, très courant en français contemporain où il fait concurrence à nous, est historiquement le parfait synonyme du nom commun homme. L'un et l'autre proviennent du latin homo. Homme et on sont, en réalité, le même mot. C'est donc à tort que certains grammairiens, négligeant l'évolution de la langue, ont vu dans le l' (l apostrophe) précédant on une simple consonne euphonique destinée à éviter l'hiatus après des mots comme et, ou, si etc.

7. Les ouvrages spécialisés sont formels : seule la première de ces deux phrases (pallier les défaillances) correspond au bon usage actuel. Mais la construction intransitive (pallier à quelque chose) se rencontre de plus en plus souvent, à l'oral comme à l'écrit. Dans "La Peste", Albert Camus écrit : "Dans toutes les armées du monde, on pallie généralement au manque de matériel par des hommes". C'est sans doute par analogie avec remédier à (quelque chose) que pallier se construit de plus en plus souvent, aujourd'hui, avec la préposition à. Cette construction reste néanmoins déconseillée par les grammairiens.

8. La méthode "S+7" consiste à transformer une phrase ou un texte en substituant à chacun de ses substantifs le septième qui suit dans le dictionnaire. Par exemple, le proverbe "La vérité sort de la bouche des enfants" devient, après application de la méthode S+7 : "La vermiculure sort du bouchon des enfilades". Vermiculure est donc le septième substantif qui suit vérité dans le dictionnaire. Evidemment, tout dépend ici de l'édition du dictionnaire que l'on consulte. Cette méthode de création littéraire ou poétique a été mise au point, dans les années 60, par le groupe "Oulipo" dont faisait notamment partie Raymond Queneau.

9. Il fut une époque où l'on pensait que c'était vrai. Quand Rivarol, au 18e siècle, proclame que "ce qui n'est pas clair n'est pas français", il a en tête l'idée - franchement présomptueuse - que notre langue serait plus conforme que d'autres à l'expression naturelle de la pensée. Il n'en est rien. Prenons un exemple parmi des centaines d'autres. En mathématique, une fois zéro égale zéro, et deux fois zéro égale toujours zéro. C'est parfaitement logique et rassurant. Mais, en français, alors que rien égale rien dans la phrase "Je ne fais rien", rien égale quelque chose dans la phrase "Je vous ai apporté deux fois rien". Autrement dit, une fois rien égale rien, mais deux fois rien égale quelque chose. Pas très logique, tout cela. Raymond Devos en a d'ailleurs fait un sketch.

10. Les chercheurs estiment à 6.000 environ le nombre de langues actuellement parlées à la surface du globe. Mais toutes ces langues sont très loin d'avoir le même statut. L'écrasante majorité d'entre elles ne sont pratiquées que par un tout petit nombre d'individus (parfois deux ou trois personnes) et à peu près la moitié de ces langues risque de disparaître prochainement avec leurs derniers locuteurs. Selon un chercheur de l'Université de Fairbanks, seules 600 langues environ, sur les 6.000, peuvent être considérées comme n'étant pas menacées de disparition. Parmi elles, on trouve évidemment le chinois, l'anglais, l'espagnol, le russe et l'hindi qui sont parlés par la moitié de la population mondiale. Et le français dans tout cela ? La langue française fait partie de cette bonne centaine de langues privilégiées qui sont aujourd'hui parlées par 95% des locuteurs de la planète. Pour le moment en tout cas, le français n'est donc pas menacé de disparition.

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