Nouvelles de Flandre

Le VIIIe Sommet de la Francophonie: «La Jeunesse était au rendez-vous»

Non seulement la jeunesse était-elle à Moncton (Nouveau-Brunswick, Canada) du 3 au 5 septembre 1999: elle aura laissé sa marque, elle aura saisi l'occasion du thème «Jeunesse» qui avait été retenu pour cette rencontre des Chefs d'Etat et de Gouvernement, elle aura contribué de façon certaine au succès de ce sommet qui a mis l'accent sur les droits humains et la participation de la société civile.

Le défi, pour le pays hôte - le Canada, était de taille: comment assurer la présence et la participation des jeunes à une conférence de Chefs d'Etat et de Gouvernement qui se réunissent à huis clos et selon des règles bien établies? Comment identifier et choisir des jeunes qui soient représentatifs de la jeunesse des pays et gouvernements membres et de la jeunesse du monde entier? Comment assurer la préparation et la concertation de ces jeunes? Comment répondre aux attentes, aux espoirs, aux aspirations, aux recommandations des jeunes? Comment confirmer la pertinence de l'Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F.), de ses sommets et de ses programmes aux yeux de ceux qui prendront la relève et auront à décider de la permanence et de la promotion de la Francophonie?

La décision ayant été arrêtée d'inviter des jeunes du Canada et d'ailleurs à prendre la parole, au nom de millions d'autres jeunes, à la cérémonie d'ouverture et à participer à une séance de dialogue, un sommet, avec les Chefs d'État, de Gouvernement et de delégation, un certain nombre d'étapes ont dû être franchies avec succès. De nombreuses réunions de concertations nationales ont été tenues en 1998-1999 dans plusieurs des pays membres. Des concertations internationales ont eu lieu à Bamako, à Genève à l'initiative du Secrétaire général de l'O.I.F., Son Excellence Monsieur Boutros Boutros-Ghali, de même qu'à Ouagadougou et à Shipagan (Nouveau-Brunswick). Les jeunes, ainsi réunis, nous ont fait part de leurs préoccupations, de leurs frustrations, de leurs ambitions et de leurs solutions. La plupart des 20 jeunes invités à Moncton ont été choisis parmi ceux qui avaient participé aux concertations ; ils ont travaillé pendant 15 jours dans le but de rédiger leurs textes ensemble et d'être les meilleurs interprètes de la jeunesse du monde.

En présence des représentants de 52 états et gouvernements dont 36 Chefs d'État et de gouvernement, du Secrétaire général de l'O.N.U. et 1.100 représentants des médias, les jeunes ont grandement contribué aux moments les plus forts et les plus intenses du VIIIe Sommet. Leurs messages ont été émouvants, ciblés, francs et sereins. Leurs messages tenaient compte des différences de culture et de développement entre les partenaires. Leurs messages visaient ces valeurs et droits universels que les Canadiennes et Canadiens défendent avec vigueur lorsqu'ils parlent de «sécurité humaine». Leurs messages ont débouché sur des solutions et recommandations concrètes. Leurs messages ont confirmé que la jeunesse croit en la pertinence de la Francophonie et qu'elle souhaite vivre et se développer en français.

Les jeunes nous ont dit:

«Nous voulons continuer à obtenir et conserver le respect des droits humains fondamentaux. L'éducation primordiale doit être un véritable complément à la vie professionnelle et collective. L'emploi reste aussi au coeur des préoccupations des jeunes. Mais le développement économique s'appelle aujourd'hui développement durable et environnement. Ainsi, nous n'acceptons ni l'exclusion ni la pauvreté. Quant aux nouvelles technologies elles peuvent s'avérer un excellent moyen pour faciliter les rapprochements et la communication. Mais nous ne voulons pas qu'elles creusent un écart encore plus grand avec le Sud ou entre les classes sociales».

Dans les mois et les années qui viennent, les États et Gouvernements membres devront tenir compte de ces messages, confirmer que les jeunes ont été entendus et compris, et proposer des mesures et des projets qui, compte tenue des moyens de la Francophonie, constitueront des éléments de réponse et de suivi à cette rencontre et à ce dialogue mémorables. Lors du prochain Sommet, il nous faudra faire le point et répondre à ces jeunes qui, comment ils nous l'ont souligné eux-mêmes avec une vive émotion:

«Étudient avec ou sans cartable, travaillent avec ou sans salaire, meurent avec ou sans droits, rêvent avec ou sans espoirs, parlent le français, avec ou sans effort, mais toujours avec un accent».

 

Claude LAVERDURE
Ambassadeur du Canada à Bruxelles et Représentant personnel du Premier Ministre pour la Francophonie.


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