Nouvelles de Flandre

Archipel: Un cahier international de littérature publié à Anvers

Le premier volume de ce «cahier international de littérature», qui se présente sous forme de livre a été publié à Anvers en 1992. Il y a donc plus de sept ans que cette revue littéraire «tient le coup»: un record dans le genre et qui ne s'explique que par sa qualité. Un niveau intellectuel et artistique qui devrait inciter tous les francophones, qu'ils soient de Flandre ou d'ailleurs, à s'abonner à «Archipel».

On trouve dans la revue : des poèmes, des contes, des nouvelles, du théâtre (un acte bien sûr, pas une pièce en cinq actes qui occuperait à elle seule un volume!), des pages de journal (de journal littéraire, pas de gazette d'actualité), des aphorismes et de brûlots (vitupérations sur un thème universel). Le tout est publié en français. Des textes sont traduits du néerlandais, de l'allemand et d'autres langues et des poèmes sont présentés en langue originale avec la traduction en regard.

Archipel se définit comme «un cahier international de création littéraire. L'objectif n'est pas de juger ce qui paraît, mais de donner à lire en ouvrant largement l'éventail à tous les genres possibles».

«Les racines historiques d'Archipel se nomment notamment Lumière, Ca ira, Ruimte, Overzicht, autant de revues parmi d'autres qui firent d'Anvers dans l'immédiat après-guerre (la Première ...) un foyer culturel actif, ouvert et novateur (...)

Né dans un pays où la richesse culturelle risque de faire les frais d'un jeu politique sordide, Archipel assume sa phobie de tout ce qui divise, morcelle, réduit, sépare, appauvrit, altère, corrompt, ravage et détruit. Ce qui est aussi une attitude idéologique, comme de vouloir rayonner en français à partir d'Anvers (Antwerpen) en refusant l'enfermement communautaire. La culture est un archipel dont chaque île a ses oiseaux libres de leur vol. Archipel publie des auteurs connus, méconnus, inconnus, nouveaux, disparus et retrouvés. Les textes sont inédits ou n'ont bénéficié que d'une diffusion locale.»

Archipel a aussi la phobie «de tout ce qui engendre du sectarisme: la nationalité, la couleur de la peau, le tour de poitrine, la religion, l'appartenance linguistique, le rêve idéologique, l'âge, le statut social, le poids économique, autant de prétextes à parti-pris».

En un mot comme en mille: Archipel fait le pari de l'intelligence courageuse. La parution de la revue est régulièrement irrégulière mais semestrielle et son quatorzième numéro terminera ce siècle!

Un créateur prodigue

Le fondateur, directeur, animateur, rédacteur, correcteur, administrateur d'Archipel est, on peut s'en douter ce qu'on appelle un personnage.

Il se nomme Alain Germoz. Il a fait ses premiers pas dans l'effervescence intellectuelle et artistique des années vingt à Anvers, alors à la pointe de l'avant-garde. L'adolescent rêve, invente, crée. Il lit énormément, de préférence les auteurs dont on ne lui parle pas à l'école, écrit et dessine. Persuadé que l'Homme est une incongruité de la nature, il développe un intérêt particulier pour les animaux.

Le jeune homme s'intéresse très tôt à la politique internationale et en fréquentant le Cinéac (cinéma d'actualités préfiguration du journal télévisé), il regarde les gesticulations théâtrales et entend les vociférations hystériques d'un dénommé Hitler de fâcheuse mémoire. Le jeune Germoz comprend bien avant de nombreux gouvernants inconscients, ce que ce dictateur va déclencher. Sous l'occupation Alain Germoz fait des études d'architecture. Le sérieux des études ne l'empêche pas de composer avec Guy Vaes une bande dessinée loufoque.

Les années journalistiques

Il renonce vite à l'architecture pour se consacrer au journalisme. Il rédige ses premiers articles alors que les bombes volantes envoyées par l'armée allemande aux abois tombent ici et là sur Anvers et Bruxelles. Dans les années 1946-47, il travaille à New York. C'est l'époque où il découvre le ballet. Il a écrit les arguments de quatre ballets créés de 1947 à 1956). En 1954, il publie une plaquette de poèmes: Ecorce de chair. Suivent plusieurs pièces de théâtre: Le témoin, créée à Kinshasa et publiée dans l'Avant-Scène, Le toton, Le transfuge, créée à Anvers en néerlandais, Les résidus, créée en néerlandais à Anvers et jouée en français à Paris et Le cinquième mur, créée à Bruxelles en néerlandais!

La profession de journaliste l'absorbe tout entier dans les années 60 et il doit renoncer à la création littéraire. Dès qu'il prend sa retraite, Germoz se replonge dans la littérature. Il publie un nouveau recueil de poèmes Fragments d'une identité (1989), des aphorismes Le carré de l'hypoténuse (1988), Le chat de Schrödinger (1988), des nouvelles Le cercle de la liberté (1990) et un divertissement satirique: Petite zoologie portative (1994).

En ce moment, ce diable d'homme, ce personnage qui est une personnalité, se remet à l'informatique qu'il avait abandonnée en raison d'une très mauvaise expérience avec un matériel de médiocre qualité et se jure de découvrir les arcanes d'Internet. Il pourra donc bientôt lire Nouvelles de Flandre sur écran ...

 

Marcel BAUWENS
Administrateur de la section belge de l'UIJPLF.

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