Nouvelles de Flandre

La dernière école en français de la côte belge

Situés au Coq, dans un domaine de 20 hectares le long de la mer, l'école maternelle et primaire «la Ruche» ainsi que le «Lycée marin» permettent aux enfants francophones malades, habitant en Wallonie ou à Bruxelles, de poursuivre leur scolarité en français pendant leur traitement au Zeepreventorium.
L'école «'t Zeegat» et le «Zeelyceum» font de même au niveau de l'enseignement néerlandophone.

Le Zeepreventorium jouit d'une situation idéale pour accueillir et traiter les patients souffrant de maladies chroniques. L'air y est très pur et contient un minimum de pollens comme en témoigne l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie.

Bâti en 1923, par la famille Solvay, le Zeepreventorium était à l'origine spécialisé dans la lutte contre la tuberculose. Après la guerre, le domaine fut à nouveau ouvert pour y traiter les maladies des voies respiratoires et plus particulièrement l'asthme.

Depuis les années 80, il est un des précurseurs, sur le plan international, du traitement de la mucoviscidose. On y soigne également des enfants atteints d'affections dermatologiques, de diabète et de troubles de la nutrition ou de la croissance.

Le centre médical

Le centre a une capacité d'accueil de 250 enfants et de 15 patients atteints de mucoviscidose. La prise en charge est globale. Elle est assurée par une équipe médicale pluridiciplinaire (pédiatrie, pneumologie, allergologie, immunologie, diététique et endocrinologie) ainsi que par de nombreux paramédicaux (kinésithérapeutes, logopèdes, infirmières, éducateurs, psychologues et assistants sociaux).

Tout est mis en oeuvre pour encourager le patient à se prendre en charge, à gérer sa maladie et ainsi pouvoir rentrer chez lui dans des conditions optimales.

La durée du séjour dépend du type d'affection et de l'état de santé du patient mais trois mois semblent un minimum. Parfois, les patients reviennent, après un premier traitement, pour des cures d'entretien. Les jeunes adultes souffrant d'asthme ou de mucoviscidose disposent de leur propre cadre de vie.

La vie en groupes

Les enfants vivent en petits groupes, selon leur âge, sous la responsabilité de plusieurs éducateurs appelés «papies» et «mammies», surnoms chargés d'affection et assez réconfortants pour des jeunes enfants séparés de leur famille pendant de longues périodes. En effet, le premier mois du séjour est considéré comme phase d'observation, les enfants sont coupés de leur famille. Ensuite, ils peuvent rentrer tous les quinze jours à la maison et l'autre week-end recevoir des visites au centre. Certaines familles sont tellement éloignées que ces visites sont souvent compromises.

Le rôle des éducateurs est bien entendu primordial, non seulement au niveau du soutien affectif, mais aussi médical et scolaire. Ils veillent à ce que les enfants suivent scrupuleusement les prescriptions thérapeutiques.

Le suivi psychologique est également très important. Les enfants doivent apprendre à vivre avec leur handicap et retrouver confiance en eux. On tente de les aider à vaincre leur maladie et à se battre pour sortir du schéma dans lequel ils étaient souvent enfermés avant leur séjour. Il faut qu'ils deviennent des enfants «comme les autres» et qu'ils ne soient plus considérés uniquement comme des «malades», une fois rentrés dans leur famille et à l'école.

La scolarité

Le programme des journées est fort chargé. En plus des traitements strictement médicaux et de la kinésithérapie, les enfants entre deux ans et demi et dix-huit ans suivent un enseignement officiel et complet. Les programmes sont les mêmes que ceux de l'enseignement ordinaire et les certificats et diplômes sont équivalents.

Les enfants qui arrivent pour une cure accusent souvent d'un retard scolaire dû à leurs absences répétées. L'objectif de l'école est de permettre aux élèves de réintégrer l'enseignement ordinaire après leur séjour. Les instituteurs et les psychologues font le bilan des connaissances de chaque élève pour former de petites classes et prendre en charge les élèves individuellement. Cette individualisation présente de nombreux avantages. Les enfants apprennent à travailler de façon autonome ce qui augmente leurs chances de réussites une fois retournés dans leur propre école. L'expérience a montré que les anciens patients obtiennent de bons résultats dans l'enseignement supérieur parce qu'ils ont aquis une méthode de travail personnelle.

Une école dispense les cours en néerlandais pour les enfants habitant en Flandre, tandis que les enfants francophones, domiciliés en Wallonie ou à Bruxelles, peuvent suivre les cours en français. Il s'agirait du dernier endroit de la côte et peut-être même de Flandre où, dans un contexte bien particulier, celui du traitement médical, il est possible de suivre un enseignement en français (à l'exception des écoles privées ou de celles des communes à statut linguistique spécial). Il est aussi intéressant de faire remarquer qu'une situation similaire existe en Wallonie où des enfants néerlandophones malades sont également scolarisés dans leur langue.

L'école maternelle et primaire «la Ruche» compte une quinzaine d'élèves et le «Lycée Marin», l'école secondaire, en compte une trentaine. Ce faible effectif s'explique par le fait que le Zeepreventorium est assez méconnu en Wallonie et à Bruxelles. Peu de personnes savent qu'il est encore possible de suivre un enseignement en français en Flandre. Un effort d'information est d'ailleurs entrepris dans ce sens. D'autre part, il est assez difficile pour des parents de se séparer de leurs jeunes enfants.

Une dernière précision non négligeable, les frais de séjour, de soins et de médicaments sont pris en charge par les mutualités agréées et l'enseignement individualisé est gratuit.

 

Pour plus de renseignements, vous pouvez vous adresser au Zeepreventorium, Koninklijke Baan 5, 8420 De Haan, Tél.: 059/23.39.11, Fax: 059/23.40.57.

 

Anne-Françoise COUNET


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